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Dossier de la Rédaction

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Théâtre: Mais qui donc es-tu père ?

Cette question a constitué la trame de la pièce intitulée « Juste savoir » jouée le 17 décembre dernier à l’Institut Goethe à Yaoundé par la compagnie « Ngoti ». Le café du théâtre de l’Institut Goethe a livré sa dernière pièce le 17 décembre dernier à Yaoundé. Et pour finir l’année en beauté, les férus de théâtre ont eu droit à une scène de vie. L’histoire est celle d’un fils, parti il y a vingt ans à cause des souffrances qu’endurait sa mère, sans avoir eu le temps de savoir qui était son père. Seulement, un beau jour, il prend la résolution d’aller à la rencontre de son géniteur. Commence alors une quête inexorable d’espoir, d’attachement paternel, d’attention et d’affection dont il aura pendant longtemps été privé. Hélas ! Ce dernier fera montre d’une indifférence sans précédent à son égard. Las d’attendre, le fils s’exclame : « Père me voici ! Je viens à ta rencontre ! ». En guise de réponse, son père lance : « Mais qui donc es-tu et que me veux-tu ? ». La première rencontre entre les deux hommes est loin d’être paisible.

La suite des échanges sera tout aussi virulente, avec des protagonistes qui se jaugent et se jugent tout en essayant de se comprendre. Le fils, fatigué d’avoir en face un père qui refuse de reconnaître ses erreurs, parce que rejetant à chaque fois la faute sur une mère partie sans crier gare, trouve tout de même matière à captiver l’attention de son père. « Père ! Je dois partir, car contrairement à toi qui ne veux rien dire sur sa personne, je dois te dire que je suis marié. Ma femme est enceinte et bientôt mettra au monde un fils ! ». De cette séquence dramatique, ressort le premier geste tendre de la pièce, dénuée jusque-là de toute complicité entre les deux personnages. D’un air pressé, le fils enlace son père, puis part en courant. Le père est stupéfait. Il s’assagit, s’attendrit. « Vas ! Vas mon fils et ne soit pas comme ton père ! Mais surtout veille sur le nom que tu donneras à ton fils et n’oublie surtout pas les rituels », susurre-t-il. La réconciliation en conclusion de cette pièce émouvante, relevée par un jeu d’acteurs à la fois sensible et incisif.

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