Exit donc les fêtes de fin d’année avec leur fièvre qui induit à chaque fois des comportements débordants, source des dégâts matériels et des pertes humaines, notamment sur nos routes. C’est pourquoi le secteur de la sécurité routière fait toujours l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics pendant cette période sensible. L’objectif poursuivi étant de minimiser autant que possible les risques d’accident de la circulation évitant ainsi d’endeuiller de multiples familles. On peut donc comprendre que, le dispositif spécial mis en place pendant la parenthèse de cette période festive, ne soit certes pas relevé de manière substantielle - … ce qui serait impensable … - mais qu’il soit à tout le moins réduit et confiné  à d’autres tâches spécifiques de la prévention routière en milieu urbain et sur les routes nationales classées à grande circulation, notamment le triangle Yaoundé-Bafoussam-Douala-Yaoundé.

Pourtant, à l’observation (le niveau de risque est certes plus élevé à certaines périodes) en matière d’accidents de la route, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, que ce soit avant, pendant ou après les fêtes. Ces causes sont connues, elles sont humaines et matérielles. Parmi les causes humaines les plus fréquemment citées par le ministère des Transports il y a l’excès de vitesse, le dépassement irrégulier, le défaut de permis de conduire ou permis non correspondant à la catégorie du véhicule conduit, l’inattention, la fatigue, la conduite en état d’ivresse, les infractions commises par les piétons et le stationnement abusif. Quant aux causes matérielles, elles résultent essentiellement du mauvais état de la chaussée, les défaillances mécaniques, les pneus usés, les freins défectueux et le manque de signalisation. En bref, la vétusté de notre parc-automobile, les chaussées mal-entretenues et enfin le comportement irresponsable de l’homme constituent le noyau principal des accidents qui surviennent sur nos routes. En raison de toutes ces défaillances endémiques, la route va continuer de tuer et semer la mort et la désolation dans de nombreuses familles. Et aujourd’hui, avec la prolifération exponentielle des motos-taxis dans nos centres urbains et en campagne, la courbe des accidents de la route est loin de décroître. Ce qui justifie la nécessité de rester  vigilant de manière permanente. Quelle que soit la période. En tout temps. En tout lieu. Car baisser la garde signifie laisser la porte grandement ouverte aux agents de la mort. Ni plus ni moins. C’est ainsi qu’il convient de saluer à juste titre les actions menées par le ministère des Transports en période dite verte dans la formation, l’éducation et la sensibilisation des usagers de la route que sont les conducteurs, les piétons, les passagers, les promoteurs de sociétés de transport et les riverains des axes routiers. Car le défi est là, et tout le monde  a une part de responsabilité dans l’esprit du slogan qui a toujours clamé que « la sécurité routière est une affaire de tous ». Et dans la foulée de la rentrée scolaire du deuxième trimestre, une attention particulière doit être accordée à ces tout-petits qui au quotidien sont serrés à plusieurs sur une moto-taxi ou traversent imprudemment la route en courant la chaussée pour aller chercher le savoir. C’est aux automobilistes et aux bonnes volontés de tous bords de protéger avant tout cette pépinière d’innocents du Cameroun de demain. Et nul ne doit se dérober face à ce devoir social.