Dans les ménages, plusieurs ont effectué des économies pour faire face au premier mois de l’année, tandis que d’autres s’avouent dépassés.
Le geste mécanique, Gérard Fosso, vendeur d’oranges, se hâte de servir les deux clients qui se présentent à lui ce six janvier. La courbe de ses sourcils laisse présager un homme plein d’anxiété. « Je ne sais pas si je vais m’en sortir ce mois de janvier. D’abord, décembre a été difficile financièrement parlant, les vivres continuent d’être chers sur le marché. Je n’ai pas l’impression que janvier sera différent. » Le trentenaire s’inquiète encore plus pour son commerce : « Les bayam-sellams nous vendent les oranges à prix élevé en pointant du doigt l’état des routes. En décembre, il n’y avait presque pas d’oranges sur le marché, donc pendant les fêtes je n’ai même pas pu acheter les vêtements de Noël des enfants. J’ai toutefois fait des économies pour faire face à ce mois.» Plusieurs comme Gérard Fosso vivent une période difficile. Ghislaine Mambouo, cadre dans une entreprise dit faire face aux réalités de janvier. « Janvier est dur. On a beau avoir la volonté d’économiser mais, les pôles de dépenses se multiplient. Il y a les frais de scolarité à payer, le transport, les maladies qui se développent à cause de la saison sèche… On n’est pas encore le 10, mais c’est déjà la galère.» La dame reconnaît toutefois avoir été dépensière en une fin d’année. « J’ai dépensé une bonne centaine de mille en décembre. Je me suis déplacée en famille, il fallait faire de petits cadeaux à chacun... Si on pouvait me donner mon salaire de janvier en deux tranches, je ne me plaindrais pas. »
D’autres par contre, arrivent à gérer le virage de la nouvelle année avec sérénité. Maurelle Ebassi, a senti la pression retomber : « Janvier est souvent plein de surprises, donc, j’ai réglé le loyer et le câble par avance», dit-elle. Pendant ce temps, Egard Bana, cadre dans une entreprise à Yaoundé, affirme : « La période de fêtes m’a pris au minimum 150 000 F, heureusement, j’avais déjà de la boisson à la maison. Ce mois de janvier, j’essaye de le vivre comme tous les autres parce que les charges de la maison restent les mêmes (ration, transport…) » Et d’ajouter : « La ration s’élève 21 000 F par semaine, le petit-déjeuner des enfants me prend en moyenne 14 000 F par semaine, leur transport 10 000 F par semaine. Il me faudra juste être plus rigoureux et réduire les dépenses futiles. Si je parviens à tenir le cap que je me suis fixé, j’aurai réussi mon mois de janvier. »
