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Dossier de la Rédaction

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Mauvaises pratiques à éliminer

Lors d’une descente dans une administration publique de la place, des agents de la division du contrôle budgétaire, de l’audit et de la qualité de la dépense du ministère des Finances découvrent des pratiques mafieuses. Des documents présentés font état de la livraison de 500 pneumatiques pour le compte d’une seule année. Vérification faite, l’administration en question ne possède dans son parc que13 véhicules. Alors, question : comment est-ce que 13 véhicules peuvent chausser 500 pneus neufs au cours d’un seul exercice budgétaire ? Il y a pire. Les 500 pneus supposés avoir été livrés sont même invisibles. Ce cas de fraude pose au moins trois problèmes. Celui de la dépense qui n’a pas été effective, qui n’est pas pertinente et qui a enfin un coût exorbitant. Au final, l’Etat a été spolié et quelques fonctionnaires véreux se sont rempli les poches.                                                                                                                      

Autre pratique malsaine. L’achat des titres de transport, notamment les billets d’avion pour agents publics en déplacement. Une source d’évasion des fonds publics que le MINFI a entrepris d’éradiquer. Imaginez qu’un billet d’avion sur le trajet Yaoundé-Paris soit facturé 2,6 millions de F à l’Etat. Même en première classe, il y a quelque chose qui ne va pas avec ce tarif. Après d’âpres négociations avec les opérateurs économiques de ce secteur pour arrêter la saignée, les parties conviennent de ce que désormais, le prix du billet d’avion acheté dans une agence de voyages doit être le prix pratiqué par la compagnie aérienne concernée, majoré de la rémunération de l’agence de voyages dont le taux est fixé par le ministère du Commerce. Les missions professionnelles fictives sont une autre source de détournement des fonds. Des contrôleurs rapportent à ce sujet que des ordres de mission sont engagés par des responsables parfois insoupçonnés, au nom de leurs collaborateurs, sans que ces derniers ne soient au courant, et les frais sont payés, moyennant procuration ou pas, avec la complicité des agents en charge du paiement. Pour tenter d’y mettre un terme, le MINFI a limité à 100 le nombre de jours de mission par agent public au cours d’une année, en dehors des structures de contrôles.                                                                                                                                                                               

La liste des pratiques malsaines est longue. On comprend dès lors l’indignation du chef de l’Etat qui, dans sa communication spéciale lors du Conseil ministériel du 9 décembre dernier, a relevé pour le dénoncer le fait que la qualité de la dépense publique n’a cessé de se détériorer, « avec notamment une accumulation de dépenses dont la nécessité n’est pas évidente ». Citant quelques exemples, Paul Biya a mentionné l’augmentation effrénée des dépenses en biens et services ; l’accroissement excessif des missions notamment à l’étranger ; la multiplication des comités et projets inappropriés ; l’accroissement abusif des subventions.  Toutes choses qui entraînent des gaspillages dans un contexte où l’argent est rare par rapport à l’immensité des besoins à satisfaire. Rappelant le gouvernement à l’ordre, il lui a demandé de réduire son train de vie en bloquant les dépenses des biens et services et en réduisant drastiquement les frais de mission et les achats de véhicules et de carburant. Il faut combattre sans relâche ces mauvaises pratiques pour pouvoir dégager des ressources qui trouveraient un meilleur emploi dans les grands projets inducteurs de croissance et dans l’amélioration des conditions de vie des populations.                                                                                                                         

Mais, les fins connaisseurs des réseaux mafieux préviennent. Malgré les mesures prises par le ministre des Finances et contenues dans la circulaire du 31 décembre 2014 (relèvement du seuil de blocage de précaution qui est passé de 10 à 20% ; fixation des quotas d’engagement trimestriels dans les services centraux, etc) disent-ils, les résultats escomptés ne seront pas atteints si les ordonnateurs ne font pas preuve de patriotisme et si les contrôleurs budgétaires ne jouent pas effectivement leur rôle de garants de la qualité de la dépense publique. 

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