Après cinq années, Toufik Milat quitte le Cameroun.
On ressentait de l’émotion dans la voix de Toufik Milat mardi dernier, à l’occasion du cocktail offert en sa résidence de Bastos à Yaoundé. L’ambassadeur d’Algérie, qui faisait à l’occasion ses adieux au parterre d’invités,
a peint le Cameroun comme un pays à l’hospitalité légendaire, qu’il quitte avec beaucoup de regret. «Cinq années sont passées sans que je m’en rende compte. Et s’il fallait tenter des explications à ce constat, je pense pouvoir avancer sans trop me tromper. Une seule explication : au Cameroun, je me suis senti à l’aise, aidé, écouté, apprécié, soutenu et entouré d’égards et de sollicitude dès mes premiers instants», a-t-il affirmé. Comme image forte, le diplomate algérien garde la présidentielle de 2011, la célébration des Cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification, la mise en place du Sénat, ainsi que le lancement d’un ambitieux programme de projets structurants qui, à son avis, témoignent de la vitalité du Cameroun. «Je retiens plus que toute autre chose, l’image d’une société dynamique, une jeunesse se débattant dans les contraintes du quotidien mais recelant de formidables potentiels, une presse manquant de moyens, mais entreprenante, une société civile qui se développe et marque sa présence, des femmes-courage qui s’émancipent et accèdent à des positions et postes-clefs», a-t-il ajouté.
Un constat rassurant et prometteur nonobstant quelques imperfections, qui a fait dire à Toufik Milat que le Cameroun n’a besoin d’aucun diktat venant d’ailleurs pour sa gouvernance. «Beaucoup dans le Cameroun que j’ai connu reste certainement à faire, mais c’est aux Camerounais, et à eux seuls, de trouver le chemin qui leur convient le mieux pour approfondir leur progrès et acquis et consolider leur gouvernance et démocratie. Il n’est nul besoin de leur donner des leçons, ni de leur imposer des modèles prêts à l’emploi, sur des questions de choix souverains», souligne celui qui a été au cours des quatre derniers mois doyen du corps diplomatique à Yaoundé. Dressant le bilan des échanges entre l’Algérie et Cameroun, Toufik Milat se réjouit de ce que les relations entre les deux pays soient restées constantes et fructueuses. Notamment dans les domaines de la formation et du commerce. Dans son propos, Monseigneur Piero Pioppo, nonce apostolique au Cameroun et en Guinée équatoriale, au nom du corps diplomatique, a présenté le diplomate algérien comme ayant été un «exemple» durant ces cinq années de mission et, en guise d’au revoir, lui a offert un cadeau au nom de ses collègues.
Cette cérémonie très courue a vu la présence de plusieurs membres du gouvernement, dont Amadou Ali, vice-Premier ministre, ministre délégué à la présidence de la République chargé des Relations avec les assemblées, et de plusieurs autres personnalités.
