L’histoire de la France s’est écrite en lettres de sang la semaine dernière, en raison de l’attentat barbare perpétré au siège du journal satirique « Charlie Hebdo ». L’acte ignoble a provoqué une vive émotion au sein de la communauté internationale. Passé l’effroi, on a assisté à une forte mobilisation d’hommes et de femmes attachés à la liberté et à la démocratie, qui ont crié leur révolte, leur indignation tant à l’intérieur de l’Hexagone qu’aux quatre coins du monde.
Condoléances adressées au chef de l’Etat français par ses homologues, condamnations à travers les réseaux sociaux, manifestations publiques dans divers pays et villes françaises, prières pour le repos de l’âme des disparus… Tous les moyens ont été utilisés pour dire non à l’intolérance et appeler à une plus grande mobilisation pour conjurer de nouvelles attaques terroristes. Dans le message qu’il a adressé au président de la République française, François Hollande, le chef de l’Etat, Paul Biya écrit : « Je condamne avec force cet acte odieux des adeptes de la violence et de la terreur. Et vous exprime ainsi qu’au peuple français ma solidarité. En cette tragique et douloureuse circonstance, je tiens à vous adresser ainsi qu’aux familles des victimes, et à la nation française endeuillée, mes condoléances les plus attristées ».
L’apothéose dans la mobilisation mondiale suite à l’attentat du 7 janvier dernier à Paris a eu lieu hier dans la capitale française. En tête du rassemblement républicain et de la marche citoyenne, le président de la République française, François Hollande entouré de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement amis. Le Cameroun était représenté à cette manifestation par son ambassadeur en France, Lejeune Mbella Mbella.
Le carnage perpétré il y a quelques jours dans la capitale française vient de mettre en évidence la communauté de destin qui unit les nations dans ce qui, aujourd’hui plus qu’hier, est véritablement le village global prédit naguère par le sociologue canadien Mc Luhan. Car, au-delà des différences et des antagonismes, les peuples sont confrontés aux mêmes périls, dont le moindre n’est pas l’insécurité.
Une situation favorisée par une extrême mobilité des hommes et des idées, à la faveur du développement des moyens modernes de communication. D’où l’analyse du chef de l’Etat qui soutenait dans son message jeudi dernier devant le corps diplomatique accrédité à Yaoundé que « La distance qui peut séparer un pays des zones de combat n’est pas une assurance tous risques »
Fini donc le temps des guerres conventionnelles avec des armées identifiables et cantonnées sur des territoires connus. De nos jours, les terroristes font corps avec la population, se fondant même en son sein. Dès lors, il devient difficile de les en extirper. Toutes choses qui commandent une solidarité forte et agissante entre Etats, tant au niveau régional qu’international, notamment en matière de partage de renseignements.
La menace étant globale, la réponse doit aussi être globale, afin de garantir la paix et la sécurité de tous, comme l’a suggéré Paul Biya jeudi dernier en recevant les vœux du corps diplomatique.
Le combat contre les terroristes qui tentent d’assujettir le monde ne peut être gagné que si les Etats se donnent la main et transcendent les clivages inutiles qui annihilent des efforts et exacerbent des égoïsmes. La mobilisation exceptionnelle observée hier à Paris atteste d’une prise de conscience forte des enjeux. Il faut s’en réjouir et espérer que la dynamique ainsi enclenchée ira en se renforçant et s’exprimera désormais aux quatre coins du monde, afin que toutes les victimes du terrorisme, où qu’elles se trouvent, bénéficient de la même solidarité internationale qui seule peut venir à bout de l’obscurantisme, du fanatisme et de la barbarie. L’annonce hier de la tenue en février prochain aux Etats-Unis d’un sommet sur le terrorisme à l’initiative du président Barack Obama est à cet égard porteuse d’espoir. Il faut espérer que ce sera l’occasion de plancher sur tous les terrorismes qui minent la sécurité du monde.
