Une mission interministérielle de lancement de l’opération de construction séjourne depuis mardi dernier dans l’Extrême-Nord.
Après les graves inondations de 2012, le chef de l'Etat avait instruit le gouvernement de procéder au recasement des sinistrés. C’est ce à quoi s'attèle la mission du groupe de travail interministériel ad hoc chargé de la coordination des travaux d’aménagement des sites de recasement, de réalisation des infrastructures et de construction des logements des populations affectées par le projet d’urgence de lutte contre les inondations (PULCI) dans la région de l’Extrême-Nord. La délégation conduite par Ahmadou Sardaouna, secrétaire général du ministère de l’Habitat et du Développement Urbain (Minhdu), a prévu dans son cahier de charges la construction de 200 logements-pilotes.
Il est question de loger 1600 ménages sinistrés. Il s’agit des sinistrés installés à côté de la rive du fleuve Logone. Ces travaux, inscrits en urgence, prennent en compte la construction, non seulement des logements-pilotes, mais aussi des espaces de loisirs, des marchés, des écoles, des églises et mosquées, etc. D’où l’implication d’autres acteurs tels que le Mindcaf, le Mintp, le Minepded, le Minmap, le Mincommerce, la Mipromalo, les élus locaux, la population, etc. L’objectif visé par cette diversité d’acteurs, d’après Ahmadou Sardaouna, chef de la mission, est de multiplier les idées et d’impliquer tout le monde afin que le projet connaisse un succès qui devra satisfaire les populations, principales bénéficiaires.
Il précise, par ailleurs, que le recasement des autres sinistrés se fera progressivement en fonction des moyens disponibles. Les travaux inscrits dans l’urgence débuteront dès le 1er février 2015. D’après Ahmadou Sardaouna, il est question de travailler vite pour achever la construction des logements avant le début de la prochaine saison des pluies. Une fois le recasement de ces sinistrés achevé, le PULCI pourra effectivement lancer les travaux de réhabilitation des digues du barrage de retenue d’eau de Maga et celui qui longe le fleuve Logone.
En attendant les travaux de la digue route, prévus dans le long terme par le gouvernement, le PULCI dans la région de l’Extrême-Nord va procéder à la réhabilitation des deux digues du Logone et du barrage de retenue d’eau de Maga ainsi qu’à la réhabilitation de 7500 hectares de terre dans le périmètre irrigué pour permettre la culture du riz. D’ailleurs un financement à hauteur de 54 milliards de F a été obtenu auprès de la Banque mondiale. Selon la convention signée avec cette institution, le gouvernement camerounais doit, au préalable, recaser les populations déplacées avant le début des travaux proprement dits.
Mercredi dernier, un périple sur le terrain a conduit la délégation dans neuf sites installés dans quatre arrondissements du Mayo Danay. Plusieurs séances de débats ont eu lieu. Des résolutions ont été prises. Le groupe ad hoc les a présentées, jeudi dernier, au gouverneur de l’Extrême-Nord. Pour le moment, en attendant de voir les maisons pousser comme des champignons dans ces villages, l’heure est à certains réglages techniques.
