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Dossier de la Rédaction

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Tragédie de Charlie Hebdo: l’hommage des caricaturistes camerounais

De nombreux professionnels du domaine ont collaboré avec les victimes de l’hebdomadaire français aussi bien au Cameroun qu’à l’étranger.

A mille lieux de tout discours politique ou religieux, loin du ramdam médiatique qu’a orchestré la tragédie du 7 janvier à Charlie Hebdo en France, les caricaturistes camerounais mettent les crayons en berne. Ils se focalisent sur les hommes et professionnels d’exception qu’étaient Cabu, Charb, Wolinski, Tignous et Honoré. Le temps de pleurer ces confrères qui semblaient si loin de l’univers artistique camerounais, mais qui pourtant en étaient très proches. De quoi se sentir interpellé par la loi de la proximité.  Ce rapprochement naît de l’esprit de volontariat que Wolinski, Tignous et Cabu ont manifesté à l’endroit du Festival de la caricature et de l’humour de Yaoundé (Fescarhy). Ces trois hommes ont longtemps prêté leur doigté de fins dessinateurs à ce rendez-vous de la capitale, apportant par leur seule présence, physique ou de mentor, une certaine crédibilité. L’heure est au deuil.

Popoli est envahi par un sentiment de tristesse. « Je ressens beaucoup de peur, beaucoup de frustration », dit-il. Dans son cas, le Fescarhy, encore et toujours, est le dénominateur commun entre lui et les hommes de Charlie Hebdo. C’est lors de cette grand’messe du crayon que Popoli rencontre ceux qu’ils appellent ses amis pour la première fois. « Avec Wolinski, dans le cadre du festival, on a publié un livre à l’honneur de Florent Goawe, ancien caricaturiste de Cameroon Tribune. Avec Tignous, j’ai collaboré dans le journal pour lycéen “Phosphore”. Quant à Cabu, entre 2001 et 2002, nos chemins se sont croisés à la rencontre internationale du dessin de la presse à Nantes. » Rétin, le caricaturiste maison de Cameroon Tribune a été marqué par l’humilité de Wolinski, mais surtout son talent. « Il a dit qu’il venait pour nous apprendre la caricature, mais il a été surpris d’apprendre des choses de nous et de découvrir qu’on faisait déjà bien ce métier. Pour lui comme pour Tignous, j’ai été impressionné par leur promptitude à dessiner, la netteté des traits de leurs dessins. »

De l’avis de Mephisto Mballa, « ils ont inspiré de nombreux jeunes et favorisé ou consolidé des vocations comme la mienne. Leur travail a permis de démontrer dans nos pays où les artistes en général et les illustrateurs en particulier sont souvent perçus comme de braves "analphabètes", que la caricature était un métier aussi noble que n’importe quel autre. »  

Si le drame est très présent dans les cœurs, nombreux sont les caricaturistes qui s’offusquent de cette atteinte à leur liberté d’expression. Almo, dessinateur, a rencontré Wolinski en 1999 lors de la première édition du Festival de caricature de Yaoundé (Fescary), puis Tignous en 2003. « On a coutume de dire que la liberté des uns s’arrête là ou commence celle des autres. Mais qu’est-ce que la liberté, si ce n’est une recherche perpétuelle de nouveaux horizons ? », s’interroge-t-il. La disparition de ces caricaturistes français de génie laisse des traces dans le milieu du dessin au Cameroun.

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