Plus jeune sélectionneur des Lions indomptables à 28 ans, il revient sur sa vie dans la tanière 33 ans après.
Spécialiste de la lutte contre le dopage, Ama Pierre retombe dans ses années d’entraîneur. Précisément, celles avec la sélection nationale A de football. « Les Lions indomptables, Mémoires d’un entraîneur » se veut le récit de trois années dans cette équipe. Trois années passées comme adjoint aux côtés de sélectionneurs étrangers, notamment Ivan Ridanovic. Il décriera un processus organisé autour de la juvénilisation de la sélection. Dans un ouvrage de 141 pages édité aux Presses universitaires d’Afrique et vendu à 6000 F, Sandeau Nlomtiti, journaliste, conduit l’entretien mené autour de six grandes questions. S’il commence par introduire l’auteur, l’intervieweur s’intéresse aussi à son rôle dans la sélection. Ama Pierre jette également un regard panoramique sur l’état actuel du football camerounais.
Ama Pierre, profite donc pour lever certaines équivoques notamment celle du remplacement de Eboué Jean Daniel par Nguy Manga. Le Cameroun affrontait alors la sélection guinéenne en match-retour des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations de 1980 à Yaoundé. Ils avaient été battus 3-0 en Guinée Conakry en match-aller, le match-retour était donc capital. Les Lions vont faire match nul 3-3 mais seront battus à lors de l’épreuve des tirs au but. Le public s’est montré amer à l’endroit de Ama Pierre. Pour sa défense, le coach adjoint explique que « c’est sur décision de mon patron que je suis allé procéder au remplacement de Eboue Jean Daniel. Dans le cadre d’un travail en collégialité, je ne peux pas me dédouaner et j’accepte toutes les critiques adressées à mon endroit », peut-on lire. L’ex sélectionneur adjoint présente quelques éléments lui permettant de justifier scientifiquement, la convocation d’un joueur X ou Y. Rendement possible, santé du joueur, période d’entrée dans le match, motivation intrinsèque ou extrinsèque… sont pris en compte. A travers des points attribués à chacune des composantes, on pouvait alors dire si la dérivée est positive ou non. A cette période, la vision de la sélection était contenue dans un schéma illustré dans l’ouvrage.
Moyennement illustré à travers communiqués, feuilles de matchs, images et copies de lettres, le livre plonge dans la vie de l’interviewé et dans sa carrière de jeune sélectionneur (28 ans à sa nomination). Le parcours erroné de la sélection dames en P 136 laisse quand même perplexe quant à la maîtrise du sujet. De nombreuses erreurs sont présentes, peut-être faute de relecture assidue. En plus, le lecteur, au regard du titre de l’ouvrage, s’attendait à de véritables anecdotes autour de la tanière, des joueurs de l’époque entre autres. Le titre, incitatif, pourrait produire l’effet souhaité, mais le lecteur peut tout de même rester sur sa faim.
