Alors qu’on croyait que le conflit sud-soudanais s’enlise, le président Salva Kiir reprend l’initiative. Son gouvernement annonce, en effet, l’organisation d’élections présidentielle et législatives entre le 1er mai et le mois de juillet 2015.
Le chef de l’Etat du Soudan du sud est déterminé à ce que ces élections soient transparentes. De même, il est soucieux de ce que la démocratie de ce jeune pays ne soit pas prise en otage par la violence .Ce n’est donc pas un hasard si un budget a été adopté et que tous les partis politiques ont été invités à participer aux différents scrutins. Cette évolution dans la crise sud-soudanaise intervient au moment où le gouvernement est en train de mettre en place une amnistie pour les personnes qui ont commis des crimes contre la République du Soudan du sud. Mais également dans un contexte où les belligérants ont renouvelé, encore une fois, leur engagement à mettre en œuvre de bonne foi l’accord conclu l’année dernière à Addis-Abeba en Ethiopie. Cet accord prévoyait notamment la mise sur pied d’un gouvernement d’union nationale qui n’a jamais vu le jour.
Depuis le déclenchement du conflit sud-soudanais le 15 décembre 2013, à la suite d’une tentative de coup d’Etat, au moins quatre accords ont été signés par les parties en conflit sous les auspices de l’Autorité inter-gouvernementale pour le développement en Afrique de l’Est (IGAD), médiatrice dans cette crise. Tous ces accords ont été violés par les belligérants. Plus grave, les combats qui opposent, depuis lors, les partisans du président de la République, Salva Kiir, à ceux de son ancien vice-président Riek Machar, ont dégénéré en affrontements inter-ethniques entre les Dinka, la tribu du chef de l’Etat, et les Nuer, la tribu de son rival. Ces affrontements sont d’une violence telle qu’ils se sont déjà soldés par des dizaines de milliers de morts et presqu’autant de déplacés.
Pour peu que les belligérants veuillent s’engager fermement vers la paix, cette fois-ci, les élections se présentent comme la dernière chance de sortie de crise. Auparavant, il leur revient de stopper le cycle de violence qui paralyse le pays.