Situation stable, selon les perspectives de la Banque mondiale pour l’exercice 2015, publiées mardi dernier.

La Banque mondiale (BM) a publié mardi son rapport sur les perspectives économiques mondiales 2015. Lesquelles prévoient une amélioration globale, « malgré les risques à la baisse liés à des tendances divergentes ». Ce regain de croissance, notamment dans les pays en développement, est dû « aux faibles prix du pétrole, à la reprise de l’économie américaine, aux bas taux d’intérêt mondiaux et à l’apaisement des turbulences ayant secoué plusieurs grands marchés émergents », selon les conclusions de la BM. « L’économie mondiale devrait donc croître de 3% cette année et 3,3% en 2016 ». Concernant le Cameroun, le rapport du groupe affiche un taux de croissance économique stable à 5,1%, comme pour l’exercice précédent. Sauf que ce chiffre pourrait fléchir en 2016 selon les prévisions de cette institution, pour se situer à 4,9%. Pourtant, le gouvernement projette 6,2% en 2015. Un chiffre réalisable, puisque la Banque mondiale indique dans son rapport que les « projections présentées peuvent différer de celles contenues dans d'autres documents bancaires ». Le pays est en nette croissance depuis 2010, où il était à 3,3%. Depuis lors, il reste au-dessus de la moyenne africaine qui est de 5%.

Il convient de relever que la croissance économique au Cameroun est affectée par des difficultés à l’instar des défis sécuritaires et de santé dans les régions de l'Est et de l’Extrême-Nord. Ce qui a influencé le choix des orientations budgétaires 2015. « Des imprévus de ce genre compromettent la poursuite de l’exécution des grands projets de développement industriel en cours et le lancement de nouveaux chantiers », avait indiqué le ministre des Finances (Minfi), Alamine Ousmane Mey, le 28 novembre dernier face à la représentation nationale, alors qu’il présentait justement les perspectives du pays pour 2015. Mais le Minfi estimait malgré tout qu’il y a espoir. De toute façon, selon le rapport de la BM, l’environnement économique est incertain et il est essentiel que les pays lèvent tous les « obstacles inutiles » à l’investissement du secteur privé. « Ce dernier est de loin la première source d’emplois et peut à ce titre aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté », selon Jim Yong Kim, président du groupe de la BM.

Le rapport prévient que le commerce mondial devrait rester atone en 2015. Les prix des produits de base devraient également demeurer peu élevés. Pire, le cours du pétrole en chute depuis le second semestre 2014 ne s’améliore toujours pas. « Une baisse qui entraînera d’importants rééquilibrages des revenus réels des pays en développement, exportateurs et importateurs de pétrole. Les faibles prix permettent aux uns et aux autres d’entreprendre des réformes susceptibles d’accroître les ressources budgétaires », estime la BM. Elle relève cependant que « la chute du cours du pétrole fera des gagnants et des perdants… elle freinera l’activité dans les pays exportateurs ».