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Dossier de la Rédaction

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André Manga, bassiste: « Maintenant on a un public, une audience »

Pourquoi vous voit-on aussi peu au Cameroun ?

Il y a tellement d’obligations de l’autre côté. Mais je me suis rendu compte que j’étais en train de servir les autres. Je devais donc me rattraper.



 Il était temps d’aider les jeunes ici, de travailler avec eux. Une autre raison pour laquelle je venais aussi peu : il n’y avait pas un public pour ce que je fais. La plupart du temps ici, quand on invite des artistes, ce sont des artistes « populaires », qui font dans du « populaire ». Et nous qui faisons de la musique taxée « d’élitiste », on a toujours eu un souci. On était victimes d’une petite négligence. Mais maintenant, la tendance change, puisque qu’on a aujourd’hui des gens qui commencent à écouter ce genre de musique. On a un public, une audience.

Vous avez dit vous consacrer aux rythmes africains, qu’est-ce qui peut expliquer le désintérêt du public ?

Parce que même en faisant des rythmes du Cameroun, la nuance est que c’est fait dans un style moins populaire, ce n’est pas vraiment fait pour la danse, mais beaucoup plus pour l’écoute et le public camerounais ne se met à l’écoute que maintenant. Quand j’ai sorti le premier album en 1998 (« Mother Rythm », ndlr), il est passé un peu inaperçu parce que c’était basé plus sur la consommation d’écoute que sur la consommation corporelle de danse. Ça veut dire qu’on aurait du mal à danser André Manga en boite de nuit par exemple.

Que pensez-vous donc proposer au public camerounais ?

Une musique riche en couleurs. Mais surtout, le point important est que je voudrais faire découvrir au public les jeunes talents camerounais. Parce que j’ai pris 3 mois de mon temps pour travailler avec les musiciens locaux au lieu de venir avec un orchestre de l’extérieur, comme c’est l’habitude. Et là, il n’y a pas souvent de communion avec les jeunes musiciens, il n’y a pas d’échange réel. Donc je me suis dit que si je viens seul, je peux passer du temps à travailler avec eux, à les mouler de telle sorte qu’ils puissent m’accompagner. En même temps, ça leur permet de voir comment je travaille et fatalement d’apprendre une chose ou deux.

Et vous, qu’avez-vous appris en travaillant avec ces jeunes artistes ?

Déjà, j’apprends à recentrer mon image. J’apprends à me retrouver au pays. Ils m’apportent ce que j’avais depuis longtemps oublié. Ce sont des jeunes qui sont ici, ce sont les gardiens du terroir. Ils connaissent le mouvement actuel de la musique au Cameroun. Et surtout, j’ai appris que ces jeunes ont une bonne curiosité, ils ont vraiment le besoin d’être guidés et c’est la raison pour laquelle je suis content d’être là. Je me suis découvert cette auréole de parrain de beaucoup, tonton de plusieurs et j’avoue que c’est un pan de ma carrière que je n’avais pas prédit. Je découvre vraiment de jeunes gens qui sont talentueux, dynamiques. Ils m’apportent même des conseils.


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