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Dossier de la Rédaction

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La filière Exploitation du cuir se cherche une nouvelle peau

La transformation du produit demeure traditionnelle et tournée vers l’exportation clandestine.

La transformation de peaux d’animaux est une chaîne de production, qui va de l’abattoir au commerce des produits finis, en passant par la tannerie. D’où la présentation de cette filière comme un gisement d’emplois. Collecteurs, tanneurs, couturiers, stylistes et autres artisans ne se tournent jamais les pouces. A Maroua, tout commence après le dépeçage de l’animal à l’abattage. Les collecteurs se ruent donc sur les peaux, qui constituent la matière première, utilisés pour divers usages. Certains ménages en achètent pour la consommation directe. Mais les collecteurs livrent la grande partie aux tanneurs, qui transforment la peau en cuir, prête à être utilisée pour la fabrication des chaussures, vêtements, des meubles et bien d’autres produits encore.

C’est au quartier Madjeba, situé en banlieue de Maroua que se situe la base des tanneurs de la ville. C’est d’ici que partent tout le savoir-faire et le génie créateur des braves artisans dont l’immensité des talents a permis de hisser la localité aux premières loges des villes les plus artisanales du pays. À en croire Mahamat Sheriff, président des artisans de Maroua, « parmi les objets qui appâtent le plus les touristes à Maroua, on compte notamment les produits à base de cuir, dont les poufs, les sacs à main, les porte-documents, les ceintures, les sandalettes, les boubous, les porte-monnaies, les bracelets, les boucles d’oreilles, etc. ».

Le problème avec la filière cuir est que la transformation demeure artisanale malgré toutes les richesses qu’elle génère. Adama, 65 ans, est tanneur de peau à Maroua depuis bientôt 50 ans. Malgré le poids de l’âge, il s’y met « Ça coule dans mes veines et ça nourrit ma famille », assure-t-il. A ses côtés, Yves Gran, tanneur depuis 20 ans et guide rencontré sur les installations de Madjeba explique que « les tanneurs ont été délocalisés du centre-ville par les pouvoirs publics pour des questions d’esthétique et parce qu’il y a beaucoup trop de monde qui y travaille. Ça fourmille sans cesse et il fallait encadrer les gens ». La transformation se fait justement en plein air, accompagnée d’une odeur nauséabonde que l’on sent de loin. Les ouvriers se comptent par centaines et ne semblent ne jamais s’arrêter. Courbés, debout ou assis, ils travaillent manuellement toute la journée. En plus de la peau de chèvre, de mouton ou de bœuf, ils utilisent divers produits tels que les fientes d’oiseaux, la cendre de bois, le sel gemme, les graines d’acacia, etc. En général, les produits finis sont exportés vers le Nigeria. Avec le phénomène de Boko Haram, le marché de la peau est au ralenti, la tannerie de Madjeba pratiquement à l’arrêt et de milliers de travailleurs à la rue.

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