L’Union européenne débloque près de 20 millions d’euros, soit plus de 13 milliards de F, pour la formation et le renforcement des capacités des forces armées malienne et centrafricaine. En temps normal, cet appui aurait pu susciter un enthousiasme mesuré. Le Mali et la République centrafricaine traversant des moments difficiles, les moyens mis à leur disposition traduisent l’importance du soutien de l’Union européenne.
Il est clair que le processus de pacification du nord du Mali entamé en janvier 2013 avec le coup d’arrêt porté à l’offensive terroriste est loin d’être achevé. La preuve en est qu’à la suite du voyage infructueux effectué, en mai 2014, par l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, dans la région de Kidal, l’armée malienne y a été chassée. Le gouvernement et l’armée n’y sont plus représentés. Cette région est contrôlée par les bandes armées du Haut conseil de l’unité de l’Azawad (H.C.U.A.) du Mouvement national de libération de l’Azawad (M.N.L.A) et du Mouvement arabe de l’Azawad (M.A.A.). Mettant ainsi en cause l’accord de paix signé en juin 2013, qui prévoyait la fin des hostilités et le redéploiement de l’administration malienne sur toute l’étendue du territoire national, y compris dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. La mission dénommée EUCAP sahel Mali coule donc de source. Durant deux ans, elle va s’efforcer de reprendre en main la formation de la police, la gendarmerie et l’armée malienne.
La situation centrafricaine n’est plus guère reluisante. La vive tension survenue dans la nuit de dimanche à lundi dernier au nord de la capitale Bangui l’atteste. La tension ayant entraîné la mort d’une personne a été provoquée par des miliciens anti-balaka pour protester contre l’arrestation d’un de leurs chefs, Rodrigue Ngaïbona. Dans ce contexte, la mission de l’Union européenne baptisée EUMAM RCA a du pain sur la planche. Sous le commandement du colonel Dominique Laugel, les 60 experts militaires déployés dans le cadre de cette mission approfondiront la formation de l’armée centrafricaine et appuieront les efforts entrepris par les autorités pour réformer le secteur de la sécurité.