Armel Ningatoloum Sayo a été enlevé dimanche dernier par des hommes armés. D’autres rapts sont également signalés dans le pays.
Au moment où nous mettions sous presse, l’on était toujours sans nouvelles du lieu de détention du ministre de la Jeunesse et des Sports de la République centrafricaine, enlevé en plein cœur de Bangui dans la matinée de dimanche par des individus armés. Armel Ningatoloum Sayo revenait de l’église en compagnie de son épouse, lorsque des inconnus l’ont intercepté en le faisant descendre et lui intimant l’ordre de prendre place à bord de leur taxi. «Mon mari a été effectivement enlevé au quartier Galabadja dans le 8e arrondissement. C'était ce matin aux environs de 9 h (dimanche dernier, Ndlr) alors qu'il se trouvait au volant de sa voiture de commandement. Nous étions trois dans le véhicule en train de rentrer de l'église. »
L’enlèvement d’Armel Ningatoloum Sayo qui est le quatrième du genre en l’espace d’une semaine, n’a pas encore été revendiqué. Mais, des indices montrent bien que les miliciens anti-Balaka en seraient responsables. Selon des sources, le taxi des ravisseurs roulait en direction du quartier de Boy-Rabe dans le 4e arrondissement, fief de ces miliciens qui ont kidnappé, la semaine dernière, le père Gustave, l’humanitaire française Claudia Priest et l’employée des Nations unies, aujourd’hui en liberté. Réuni en conseil de sécurité, le gouvernement centrafricain a mis en place une cellule de crise chargée de retrouver le ministre disparu. Selon certaines indiscrétions, des discussions seraient déjà avancées avec les ravisseurs qui seraient des anti-Balaka. Ancien chef de la rébellion du Mouvement Révolution-Justice basée dans le nord-ouest, Armel Ningatoloum Sayo est entré au gouvernement au lendemain des accords de cessez-le-feu signés en juillet 2014 à Brazzaville au Congo.
Dans la foulée, l’on annonce l’enlèvement de douze autres personnes dans le pays. Plusieurs délégations officielles dépêchées à travers le pays dans le cadre des consultations populaires en prélude au Forum de Bangui sont visées. Une source gouvernementale fait savoir qu’Eloi Anguimate, ministre de l’Education, a réussi à s’échapper vendredi des mains de ses agresseurs au cours d’une attaque survenue à Kaga Bandoro, localité située à 300 km au nord de Bangui. Par contre, son chauffeur, son assistant et le maire de cette ville ont été capturés. Dans les villes de Ndélé et de Bria, des sources signalent que d’autres délégations ont «été refoulées» ou sont «dans des situations délicates».
