La victoire du parti de gauche radicale, Syriza, aux élections législatives ouvre une nouvelle page de l’histoire de la Grèce.
Cette page devrait, en principe, être moins angoissante que celle vécue par des milliers de Grecs avant le tournant historique du 25 janvier 2015. Et pour cause ! La Grèce ploie, depuis de nombreux mois, sous le poids d’une gigantesque dette de 300 milliards d’euros (196 .500 milliards de francs CFA). Cette dette colossale représente environ 175 % du Produit intérieur brut(PIB). Les solutions proposées par la troïka des bailleurs de fonds (Fonds monétaire international(FMI), Union européenne(UE), Banque centrale européenne(BCE) se sont révélées non-opérationnelles puisque le chômage a persisté et la relance économique n’a pas été réalisée. Plus grave, la cure d’austérité imposée au pays n’a pas pu le sortir de la crise économique selon la majorité des Grecs. Tandis que les bailleurs de fonds estiment que les mesures d’austérité commencent à porter leurs fruits.
C’est donc à juste titre que le leader du parti Syriza, le député européen Alexis Tsipras, a axé sa campagne sur la fin de l’austérité. Même si son parti rate de justesse la majorité absolue au parlement avec 149 sièges sur 300 , le dirigeant de Syriza, probable futur Premier ministre du pays, compte mettre à profit la victoire de son parti aux législatives, pour appliquer son programme . A savoir réduire progressivement la gigantesque dette du pays, augmenter le salaire minimum de 581 euros (380.555 francs) à 751 euros (491.905 francs) mais aussi supprimer certaines taxes pour les plus pauvres.
Le changement de cap de la Grèce n’est pas du tout lié à une sortie de la zone euro. Encore que l’Europe a fortement soutenu la Grèce au cours des différents plans de sauvetage. Il demeure néanmoins que le pays est appelé à renégocier l’allègement de sa dette vis-à-vis de la troïka. La cure d’austérité n’ayant pu ramener la prospérité, le peuple grec s’est souverainement exprimé pour un changement radical qui va notamment dans le sens du rééchelonnement de la dette du pays. L’Europe étant réticent par rapport à un rallongement de la durée des prêts et à un nouvel effacement partiel des dettes, il convient de trouver la juste mesure pour satisfaire la volonté populaire et ne pas se dérober face aux engagements pris devant les bailleurs de fonds.