Mvondo Sylvestre Désiré, chef d’antenne Elecam, Yaoundé 3, explique le processus de nettoyage des listes electorales.

Comment se déroule l’opération de radiation sur votre fichier électoral ?

C’est l’une des quatre opérations que nous menons dans le cadre de la révision du fichier des électeurs. Les autres sont les inscriptions, les modifications et la distribution des cartes d’électeurs. La radiation concerne les décédés. Nous cherchons à identifier le cas de décès parmi les électeurs inscrits pour que nous puissions nettoyer le fichier afin qu’on ne trouve pas leurs noms sur les fiches au cours des prochaines élections.

Quelles stratégies adoptez-vous pour identifier ces électeurs décédés ?

Nous mobilisons d’abord les premiers relais c’est-à-dire nous-mêmes. Physiquement, nous vivons dans les quartiers. Si dans l’arrondissement nous avons l’information que quelqu’un est décédé, nous entrons en possession des détails sur l’identité de la personne et vérifions si cette personne est inscrite sur les listes. Deuxièmement, nous avons les relais qui sont les chefs qui nous informent généralement.

Quand nous faisons une descente dans un quartier, nous informons le chef. Ce jour-là, il nous dit qui est décédé, à quel niveau, les programmes des obsèques et toute autre information utile. Le rendement n’est pas toujours suffisant. Il existe alors une autre procédure. Nous nous approchons de la mairie qui met à notre disposition son registre de décès. Nous collectons les données et nous revenons au bureau sur le fichier central de l’arrondissement où nous vérifions. Si nous retrouvons une personne décédée inscrite, nous appliquons la procédure adaptée pour la radiation.

Les noms que nous ne retrouvons pas sur le fichier, nous les envoyons à l’agence. A ce niveau, ils sont vérifiés dans le fichier départemental. Quand on les retrouve, on les renvoie dans l’arrondissement où les décédés s’étaient inscrits pour qu’on procède aux radiations. Nous allons peut-être vous surprendre en révélant que nous travaillons aussi avec les morgues. Nous écrivons d’abord aux responsables des morgues dans nos arrondissements. Puis chaque mois, nous détachons une équipe qui va à la morgue copier la liste des décédés et nous procédons à la même opération de radiation sur les fichiers.

Comment mesurez-vous l’efficacité de cette opération et où en êtes-vous depuis le début de la révision le 2 janvier dernier?

Ça marche puisque ce sont des endroits où nous pouvons retrouver les gens qui sont décédés. Et la majorité est inscrite. Ça marche d’abord au niveau de l’arrondissement, après au niveau du département. Prenons, par exemple, le cas de quelqu’un qui décède au CHU et habitait Yaoundé 6. Quand nous prenons la liste des décédés du CHU, nous regardons si le nom s’y trouve. On envoie à l’agence pour vérifier s’il s’est inscrit à Yaoundé VI. Ils envoient à Yaoundé 6 où on vérifie et on procède à la radiation. Pour l’instant, nous sommes à huit décédés rayés des listes.