Le stock de la Sosucam est suffisant pour couvrir les deux prochains mois. Constat fait lundi sur le terrain par une équipe interministérielle. Du sucre à perte de vue. Des sacs de 50 kg, entassés les uns sur les autres frôlent le plafond du site de production de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) à Nkoteng dans la Haute Sanaga. Des sachets de 1kg sont produits à grande vitesse sur l’un des sites de la société à Mbandjock. A l’heure actuelle, les deux usines comptent respectivement 20 000 t et 12 000 t de sucre, représentant à peu près deux mois de consommation. Sur l’ensemble du territoire national, la Sosucam a emmagasiné plus de 35 000 t de sucre en stock. Lundi dernier,
la descente d’un comité interministériel sur les sites de l’entreprise à Mbandjock et Nkoteng a permis de faire ce constat. Le directeur du commerce intérieur au ministère du Commerce (Mincommerce), Valentin Mbarga Bihina, chef de mission du comité, a expliqué : « Nous y sommes descendus pour nous assurer qu’il y a du sucre et vérifier la fluidité du circuit de production. Nous pouvons affirmer que la production nationale est en mesure de satisfaire la demande. Les quantités stockées au niveau de la Sosucam peuvent couvrir au moins deux mois de consommation. » Et d’ajouter : « Cette entreprise est encore en train de produire et d’ici la fin de la campagne sucrière, nous en aurons suffisamment pour satisfaire les besoins du marché national. »
Pour sa part, le directeur commercial de la Sosucam, Jean-François Ntsama, a précisé : « Nous livrons depuis le début de la campagne sucrière en novembre, une moyenne de 500 t par jour sur l’ensemble des différents marchés. Notre objectif est d’avoir une production optimale en mai-juin pour couvrir la période du Ramadan.» Le directeur général adjoint de la Sosucam, Guillaume Ranson, a fait remarquer que: « Nous avons commencé l’année 2015 avec 35 000 t de sucre dans nos stocks. Ce qui va nous permettre d’approvisionner le marché cette année avec environ 150 000 à 160 000 tonnes. » La demande locale en sucre se situant entre 180 000 et 200 000 t par an, selon des chiffres du Mincommerce.
Le directeur général adjoint a, par ailleurs, révélé que la Sosucam planifie le développement de ses plantations et industries, afin de produire à l’horizon 2020, 40% de plus que ce qui se fait actuellement. Aussi, un projet d’extension du magasin à sucre est-il en cours. Celui-ci vise à augmenter de 10 000 t la capacité de stockage de l’entreprise pour éviter la situation de trop plein vécue l’année dernière quand les responsables de la société ont eu à stocker du sucre d’une valeur de 10 à 15 milliards de F en plein air. La faute aux importations massives. Parce que « les stocks de sucre venus du Brésil ou d’Inde, excédentaires sur le marché international, et dont les prix sont fortement réduits, demeurent une préoccupation car elles sont juste des spéculations », a affirmé Guillaume Ranson.
