Des jeunes Maliens mettent en cause la neutralité de la MINUSMA dans le processus de pacification du Nord du pays. Ces manifestants se sont directement attaqués aux casques bleus, lundi et mardi derniers, tandis que récemment ceux-ci ont eu à faire face à de nombreux attentats au cours desquels une trentaine d’entre eux ont péri.
Il y a certainement lieu de relever que les manifestations contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) résultent d’un malentendu. Alors que certains loyalistes estiment que la création de la zone de sécurité de Tabankort obligera les mouvements armés fidèles à Bamako à abandonner leurs positions, la réalité recommande plutôt de reconnaître que l’accord signé par les groupes armés et publié par la MINUSMA place cette zone sous le contrôle exclusif de la force de maintien de paix de l’ONU, garante de la libre circulation des personnes et des biens. Pour parfaitement marquer sa neutralité dans la guerre de positionnement des troupes à Tabankort, des hélicoptères de la MINUSMA ont détruit le 20 janvier dernier un véhicule de rebelles, en légitime défense, après des tirs directs à l’arme lourde sur des Casques bleus. La riposte énergique des soldats de la paix a fait 7 morts et 20 blessés dans les rangs de la rébellion. A la suite de cette réplique, des manifestations hostiles à la force de maintien de paix de l’Organisation des Nations unies (ONU) se sont déroulées à Kidal, fief des rebelles touareg. Encore faut-il rappeler que les mésaventures des casques bleus au Mali rappellent celles survenues en République centrafricaine (RCA) ou en République démocratique du Congo (RDC).
Il est donc clair que la force onusienne œuvre uniquement en faveur de la paix. C’est pour cette seule raison qu’elle a été mise sur pied à la suite d’une demande appuyée mais également au bout d’un processus qui a nécessité une forte mobilisation. Au lieu d’être combattue, La MINUSMA souhaite la compréhension mais aussi et surtout l’adhésion du gouvernement du Mali et des groupes rebelles notamment le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement national de libération d l’Azawad (MNLA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) pour relancer le processus de pacification du nord du pays au moment où ce processus recherche un nouveau souffle.