Le Cameroun a été battu hier par la Côte d’Ivoire à Malabo (0-1).
La CAN 2015 est terminée pour le Cameroun qui ne disputera pas les quarts de finale. C’est plutôt son adversaire du jour, la Côte d’Ivoire, qui va poursuivre l’aventure après une victoire serrée remportée de haute lutte. Dans l’ultime rencontre du groupe D très attendue par le public, des Lions sans crinières ni crocs ont été logiquement dominés par les Eléphants qui ont pris ainsi leur revanche sur ceux qui apparaissait depuis des années comme leur bête noire.
Le match a basculé à la 35ème minute sur une contre-attaque ivoirienne menée tambour battant. Pris de panique, Guihoata rate son duel. C’est du pain béni pour le virevoltant Max Gradel qui prend tout son temps pour fusiller Ondoa d’un tir lointain. On croit revivre le cauchemar du but d’égalisation de la Guinée lors du précédent match. Mais cette fois-ci, nous sommes dans un autre match, très décisif puisque donnant accès au deuxième tour.
Pourtant, tout semblait aller pour le mieux dans le camp des supporters camerounais qui croyaient dur comme fer à une victoire facile de leur équipe. La vérité du terrain en a décidé autrement. Au coup d’envoi, la première surprise est venue des changements dans le «onze » entrant où Mandjeck (que l’on disait pourtant mal en point) et Guihoata sont titularisés d’entrée alors qu’Aboubakar Vincent est laissé au repos. L’équipe ivoirienne conserve un système à trois défenseurs ainsi qu’un trio offensif explosif composé de Max Gradel, Wilfried Bony et Seydou Doumbia. Ce trio va faire des misères à l’arrière-garde camerounaise et surtout sur le flanc gauche où Guihoata, aligné à la place d’Oyongo Bitolo, ne semble pas dans son assiette, commettant des fautes. Après le feu de paille du premier quart d’heure, les Lions retombent dans leurs péchés mignons avec une avalanche de ratés qui exaspèrent le public. Les phases offensives manquent visiblement de coordination, le milieu est visiblement déstructuré et le jeu est plus haché alors que certains éléments semblent manquer du jus. Comme sur ce raté de Salli face au but à la 26ème minute sur une belle combinaison orchestrée par Eric Maxim Choupo-Moting. A force de pousser, ils finissent par être récompensés sur le but de Gradel dont le tir à distance devrait inspirer les attaquants camerounais coupables de trop conserver le ballon et de ne pas frapper de loin.
Après ce but assassin, les Camerounais ne cesseront de courir derrière une égalisation qui les fuit visiblement. Si l’entrée en jeu de Kweuke et de Clinton Njié a apporté plus de tonus à l’attaque, leur présence n’a pas été décisive. Malgré son grand abattage physique, Moukandjo semble brouillon. Franck Etoundi cherche encore ses marques. Aboubakar Vincent qui aurait pu renverser la situation avait visiblement plus de mal à garder son propre équilibre sur des balles décisives comme sur cette frappe molle à la 88ème minute ou cette demi-volée dans le décor. Malgré les quatre minutes de temps additionnel, le Cameroun ne marquera pas. Les Lions subissent ainsi la première défaite devant les Eléphants depuis 2006 et regretteront sans doute d’avoir été trop gentils avec leur bourreau du jour lors du match retour de la phase éliminatoire à Abidjan.
