Une série de facteurs auront contribué à précipiter les Lions vers la sortie de la CAN.
Dans le jeu
Il a semblé manquer comme un fil conducteur dans la stratégie des Lions. Ce ne sont pas la volonté et l’engagement physique des joueurs qui sont en cause, mais leurs dispositions mentales à se surpasser pour se mettre à l’abri du danger. D’autre part, l’indiscipline tactique pourrait expliquer le caractère brouillon des remontées ou du laxisme constaté au marquage. Cette indiscipline de joueurs (surtout du milieu) qui se voient toujours en buteur providentiel, a souvent laissé des lézardes en défense. Les attaquants camerounais ont préféré conserver le ballon et multiplier des gestes inutiles plutôt que de chercher le cadre. Des frappes lointaines et bien dosées comme celles qui ont fait tant mal au jeune Ondoa face à la Guinée et à la Côte d’Ivoire sont encore rares. De plus, les Lions sont en panne d’ailiers de débordement capables d’alimenter la ligne d’attaque en ballons vicieux.
Dans l’encadrement technique
Le sélectionneur des Lions n’a pas beaucoup joué de transparence pour justifier ses choix. Ce qui a laissé courir la rumeur qu’il y aurait des « nouveaux bannis » dans la tanière. A tort ou à raison, la non-titularisation de certains éléments apparemment en forme (Njié, Kwekeu, Mandjeck…) au cours des deux premiers matchs a été interprétée comme une sanction à l’encontre des « récalcitrants ». A contrario, la présence dans le Onze entrant d’éléments n’ayant pas été décisifs lors de la phase des qualifications (Kom, Franck Etoundi…) a suscité beaucoup d’interrogations. Dans les faits, le coach a aligné trois équipes différentes pendant la CAN. C’est le signe qu’il est visiblement toujours en quête de son équipe-type. Dans cette atmosphère, on se serait attendu à ce qu’il prenne les devants pour apaiser l’opinion. Volker Finke a plutôt donné l’impression de vouloir se défendre après coup. Ce qui a davantage entretenu les incompréhensions.
Dans l’environnement
Des problèmes plus ou moins visibles, plus ou moins réels, ont contribué à polluer l’atmosphère autour de l’équipe et à mettre à mal l’indispensable symbiose avec le douzième joueur. Le management administratif est de ceux-là. Pourquoi l’équipe du Cameroun fait-elle toujours dans la précipitation de dernière minute ? Les signes de lézardes seraient apparus dès le stage préparatoire au Gabon. A la veille du coup d’envoi, les joueurs étaient encore préoccupés par quelques problèmes d’intendance au lieu d’être concentrés sur leur sujet. Une question des primes se serait posée. Des textes existent pourtant depuis le décret du chef de l’Etat, mais leur application a fait parfois l’objet d’interprétations erronées. Même si beaucoup de choses ont changé par rapport à une certaine époque, ce n’est pas toujours le grand amour entre les joueurs. Des rumeurs enflent au sujet de clans. Et comme pour ne rien arranger quelques anciennes gloires ont jeté de l’huile sur le feu à travers invectives et accusations à travers les médias.
