Le président malien s’est rendu jeudi à Gao où une sanglante manifestation a fait trois morts et de nombreux blessés.
Annoncé jeudi partant pour Addis-Abeba en Ethiopie où il devait prendre part au 24e sommet de l’Union africaine, le président malien a renoncé au sommet panafricain pour se rendre à Gao, la plus grande ville du nord, où la tension reste vive. Cette visite-surprise d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) intervient au lendemain d’une manifestation sanglante survenue mardi dernier à la base de la force onusienne qui a coûté la vie à trois personnes et fait de nombreux blessés parmi les manifestants. A ses côtés, en dehors de nombreux membres du gouvernement, Armand Akodjénou, le représentant spécial adjoint de la mission des Nations unies au Mali.
D’après un conseiller de la présidence, ce voyage d’IBK, le premier du genre dans le nord depuis son accession à la magistrature suprême en septembre 2013, consiste non seulement à aller réconforter les victimes et leurs familles, mais surtout calmer la population remontée contre les troupes de l’ONU. Selon des proches, le président malien entend profiter de ce voyage à Gao pour rappeler à ses hôtes que «l’intégrité territoriale du Mali est non-négociable et leur faire part de sa préoccupation quant aux malheureux incident de mardi dernier.» Des incidents nés de la signature d’un accord bipartite le week-end dernier entre les responsables de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et les groupes rebelles en activité dans la région. L’accord paraphé sans l’implication du gouvernement malien, établit une «Zone temporaire de sécurité» à Tabankort, théâtre des combats entre armée régulière et rebelles. Un acte violemment critiqué par les populations qui ont pris à partie les troupes onusiennes, les soupçonnant d’être de connivence avec les insurgés pour faire partir l’armée régulière de la localité.
