Plus de 8 millions de F et des denrées alimentaires collectés dimanche à Monatélé pour les forces de défense et les populations victimes des violences de Boko Haram.
Monatélé, chef-lieu du département de la Lékié, a été fière d’accueillir ses enfants le 1er février 2015. Loin d’être un meeting politique, Eton, Manguissa, Abam et autres, ont tenu, chacun à sa façon, à apporter du sien dans la guerre engagée contre Boko Haram. Hommes et femmes de toutes les couches sociales de la Lékié, n’auraient alors pour rien au monde, manqué à cette grande mobilisation républicaine et citoyenne en faveur des forces nationales de défense et de sécurité au front. Cette rencontre, selon ses organisateurs, répond de façon spécifique à l’appel du président de la République, lancé à la nation le 31 décembre 2014.
La maison du parti de Monatélé s’est donc avérée étroite pour contenir les centaines de participants qui d’ailleurs n’étaient pas uniquement des fils et filles de la Lékié. Les sénateurs Jean Baptiste Baskouda et Pierre Flambeau Ngayap, les députés Joseph Mboui et Pierre Sende et plusieurs autres amis du département ont fait le déplacement. Le ministre Henri Eyebe Ayissi, président du comité d’organisation de la manifestation, le maire de Monatélé, les chefs traditionnels, le préfet de la Lékié et tous les autres invités spéciaux, imams, pasteurs et prêtres ont dit chacun, en utilisant ses mots et son style, combien il est important de ne pas céder un seul centimètre du territoire camerounais à la secte islamiste Boko Haram. « La lutte contre Boko Haram ne concerne pas seulement que les populations du Septentrion. Le Cameroun est un pays uni. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, nous sommes tous Camerounais », a rappelé le patriarche Prosper Mbassi. N’ayant pas des armes pour aller au front, les enfants de la Lékié, leurs amis ont décidé d’apporter un soutien financier et matériel aux forces de défense. Pour la circonstance, une somme de 8.260 000 F, du riz et des médicaments d’une valeur de trois millions de F et 10 tonnes de maïs ont été collectés. Les femmes rurales, quant à elles, ont demandé qu’on mette à leur disposition des camions pour transporter les régimes de plantain et les tubercules (manioc, macabo, patate et igname). Ces dons sont destinés aux soldats au front et aux populations victimes des exactions de Boko Haram.
C’est par une marche citoyenne que la rencontre de Monatélé s’est achevée. Musulmans et chrétiens, membres du gouvernement, parlementaires, motos taximen, cultivateurs et bayam-sellam main dans la main, ont marqué le pas pour la victoire de l’armée camerounaise.
