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Dossier de la Rédaction

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Tunisie : une dynamique positive

Faut-il gouverner avec ou sans les membres du parti Ennahda ? La question ne pose plus aujourd’hui en Tunisie. Le Premier ministre Habib Essid a proposé un gouvernement modifié avec la participation des islamistes au chef de l’Etat. Après une première proposition très critiquée, la semaine dernière, la crainte d’un échec du vote de confiance à l’Assemblée a nécessité des ajustements. Des consultations ont, de nouveau, été entamées avec les partis alliés et opposants à Nidaa Tounes, première formation de l’Assemblée. La participation d’Ennahda au nouveau gouvernement à forte coloration technocratique et libérale fait encore débat au sein de la classe politique tunisienne et dans la société civile. Une voix qui porte dans la société tunisienne comme celle de l’écrivaine Hélé Béji y est favorable ; estimant que la démocratie n’est pas seulement l’affrontement des partis ; mais aussi l’art du partage du pouvoir. D’autres personnalités qui s’insurgent contre cette thèse soutiennent qu’il n’y aurait pas de victoire sortie d’un camp s’il fallait consentir des postes à l’adversaire. Quel sens aurait alors la démocratie sans le jeu de la rivalité entre une majorité et une opposition qui sous-tend le principe de l’alternance.

Au-delà de cette querelle de chapelles, le temps presse car il faut se mettre rapidement au travail pour répondre aux nombreuses attentes du peuple ; au lendemain des deux élections majeures  (les législatives et la présidentielle) considérées par l’ensemble de la communauté internationale comme un véritable test réussi pour la démocratie tunisienne. Or, pour obtenir le vote de confiance du parlement, ce gouvernement a besoin d’au moins 7 voix supplémentaires qui feront défaut au parti anti-islamiste Nidaa Tounes, vainqueur des législatives avec 86 sièges et son allié, l’Union patriotique libre, qui dispose de 16 parlementaires. Peut-on dans ce contexte particulier ignorer totalement les islamistes d’Ennahda arrivés en seconde position avec 69 sièges obtenus lors de ces législatives ? Ce serait à terme une option politique à gérer. En effet, le scenario était périlleux entre un électorat qui n’accepterait pas l’entrée au gouvernement des islamistes après avoir fait de leur rejet leur principale motivation électorale, et les pouvoirs économiques, inquiets d’une Union nationale intégrale sans Ennahda, laissant ainsi la rue échapper à tout contrôle. Car la Révolution tunisienne a ouvert le principe démocratique au désir religieux. Elle a donné à l’islam un droit politique, comme toute autre opinion. Seulement l’islam n’est pas qu’une opinion. Il est aussi la parabole culturelle de la majorité de la société tunisienne, le fond spirituel de la collectivité, un apprentissage de la tolérance. L’islamisme tunisien, qui a son originalité propre dans l’ensemble du monde arabo-musulman, ambitionne de s’exprimer au nom des libertés modernes, et non pas contre elles. Une donnée essentielle qui justifie une approche inclusive pour solutionner les problèmes du pays.

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