Malgré les moyens colossaux déployés pour contrecarrer sa progression, le groupe Etat islamique (E.I.) continue de nuire. L’assassinat du pilote jordanien, Moaz Kasasbeh, et la récente décapitation de deux otages japonais l’atteste. Ce n’est pas seulement le meurtre du militaire-pilote qui choque, mais c’est surtout les conditions de son exécution. Celui-ci a été brûlé vif, enfermé dans une cage comme un animal, au moment où beaucoup espéraient qu’il serait traité comme un prisonnier de guerre.
L’E.I. avait déjà fait étalage de sa capacité de nuisance en conquérant des portions de territoires irakien et syrien et en se vantant de réinstaurer, dans les territoires occupés, le califat islamique, une institution qui date du dernier siècle. On n’ignorait, toutefois, que son intégrisme pouvait le pousser à commettre aussi lâchement des crimes autant odieux quand bien même la vie de ses propres partisans serait menacé. Ce groupe terroriste avait, bel et bien, réclamé la libération de la jihadiste Sajida al- Rishawi, condamnée à mort, pour sa participation à des attentats meurtriers en 2005 à Amman en Jordanie ainsi que celle du responsable d’Al Qaïda , Ziad Karbouli . Il ne se préoccupait, cependant pas, de la libération du pilote Moaz Kasasbeh qui tenait pourtant le gouvernement jordanien à cœur.
Certes, la Jordanie avait promis que sa riposte serait terrible. Certes aussi, ce pays a exécuté, hier, les deux jihadistes, en représailles à l’assassinat de son pilote. Mais l’urgence recommande certainement de relancer la croisade contre l’E.I. pour sortir du cycle infernal de la violence et de la barbarie. Il s’agit notamment d’intensifier les bombardements des forces coalisées contre les positions jihadistes , de renforcer les moyens mis à la disposition des combattants kurdes qui résistent héroïquement aux troupes du groupe terroriste dans la localité stratégique de Kobane, de booster les capacités de l’armée irakienne qui enregistre davantage de volontaires au combat pour la sauvegarde de la patrie mais également d’impliquer davantage l’armée syrienne et les opposants dans la lutte contre l’ennemi commun.
L’option jihadiste défendue par l’E.I. est telle que ce groupe déstabilise simultanément plusieurs pays et s’attaque, au même moment, aux ressortissants de diverses nationalités. D’où la nécessité d’une coalition internationale renouvelée, renforcée et imperturbable afin de le combattre énergiquement et le mettre hors d’état de nuire.