A l’occasion de la première journée nationale de vaccination, les camps de réfugiés de Borgop et de Ngam étaient particulièrement ciblés.
16 000. C’est le nombre des pensionnaires des deux camps de réfugiés de Borgop et Ngam dans le département du Mbéré visés par le vaccin contre la polio. A l’occasion de la première journée nationale synchronisée de vaccination, les responsables en charge de la santé de la région de l’Adamaoua ont mis l’accent sur les camps des réfugiés de Borgop et de Ngam. Ces sites, selon eux, restent pour l’instant des endroits cibles du fait de la présence en ces lieux des populations étrangères en provenance la Centrafrique et du Nigeria. Cette campagne nationale de vaccination contre la polio est nécessaire dans la région de l’Adamaoua qui connaît un flux de migrants. Au camp des réfugiés de Borgop, on dénombre 12 000 réfugiés. Le site de Ngam, lui, en compte 4000 environ. Oumarou Sanda, point focal de la communication au sein de la délégation régionale de la Santé pour l’Adamaoua, explique : « là-bas, c’est tout le monde qui était concerné, sans exception. »
Outre le camp des réfugiés, tous les enfants de 0 à 5 ans étaient également concernés. Plus de 300.000 personnes ont reçu le vaccin au terme de cette première journée de la campagne nationale de vaccination. Cependant, certaines difficultés ont été rencontrées dans l’arrière-pays par les équipes. Du fait des activités agropastorales, bon nombre de familles sont en déplacement permanent. Il s’agit notamment des populations nomades, le plus souvent dispersées, comme c’est le cas en ce moment. Aussi, certaines familles sont réticentes à ces opérations. Les croyances religieuses constituent également un frein. De nombreuses familles croient dur comme fer que « seul Dieu est leur protecteur ». Un infirmier en service à l’hôpital régional de Ngaoundéré, explique que « plus les campagnes de vaccination interviennent, mieux les enfants sont protégés contre cette maladie handicapante. Car, ajoute-t-il, les campagnes nationales de vaccination s’accompagnent également de la sensibilisation des familles sur les bonnes pratiques d’hygiène ».