L’écrivain sud-africain, décédé vendredi dernier à l’âge de 79 ans, était connu grâce à son roman « Une saison blanche et sèche ».
Tristesse, mélancolie et émoi animent bien des amoureux de la lecture depuis vendredi 6 février dernier. Date du décès des suites de maladie de l’écrivain sud-africain André Brink. Ecrivain prolixe, il a publié plusieurs œuvres littéraires dont « Une saison blanche et sèche » inscrit aux programmes scolaires du cycle francophone au Cameroun. Publié en 1979 et traduit en français en janvier 1980 aux éditions Stock, ce roman lui a permis de remporter entre autres, le prix Médicis étranger la même année. Non sans étendre sa réputation d’auteur anti-apartheid au-delà des frontières sud-africaine.
Au Cameroun donc, l’œuvre d’André Brink étudiée en classe de première, est restée dans les mémoires des jeunes générations. Lesquelles ont encore en souvenir les noms des personnages à l’instar de Ben du Toit, Jonathan, Gordon Ngubene. Mireille C., alors élève en classe de première en 2004, se souvient d’une des citations de l’œuvre. Dans les dernières pages du livre d’André Brink relève-t-elle avec tristesse, il est écrit : « Tout ce l’on peut espérer, tout ce que je puis espérer n’équivaut peut être à rien d’autres que ça, écrire, dénoncer ce que je sais pour qu’il ne soit plus possible de dire encore une fois, je ne savais pas ». Pour Christian T. Obama, lecteur avisé de l’œuvre et aujourd’hui enseignant vacataire à l’Université de Yaoundé I, « il nous a fait connaitre avec les mots qui étaient les siens, l’Afrique du Sud sous un autre jour, mettant en lumière les atrocités subies par les Noirs dans cette société. C’est une grande perte pour le monde littéraire ». Pour permettre aux élèves de mieux s’imprégner de l’ouvrage, régulièrement au centre des sujets de français aux examens officiels, les autorités camerounaises ont eu à organiser des projections cinématographiques suivies de débats dans les lycées et collèges du triangle national.
Auteur engagé, André Brink a reçu plusieurs distinctions dans sa carrière d’écrivain. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1987, mais aussi officier de l'ordre des Arts et des Lettres. Membre de « Die Sestigers », un mouvement littéraire qui s'était élevé contre la politique ségrégationniste de l'apartheid dans les années 1960, il quitte la scène alors qu’il venait d’être fait docteur honoris causa de l'Université catholique de Louvain en Belgique. Né le 29 mai 1935 à Verde en Afrique du Sud, André Brink était le fils d'une institutrice et d'un magistrat. Après des études effectuées à l’Université de Paris-Sorbonne, il revient dans son pays, où il devient tour à tour assistant, maître-assistant puis maître de conférences en littératures afrikaans et hollandaise, à l'université Rhodes à Grahamstown.
