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Dossier de la Rédaction

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Emploi : les conditions d’une embellie durable

C’est un diagnostic réaliste qui a été posé mardi. En ouvrant son propos par les chiffres de la situation de l’emploi des jeunes au Cameroun, le président de la République a visiblement voulu parler de choses pratiques. En réitérant d’entrée de jeu que les signaux sont au vert dans ce secteur. N’en déplaise aux sceptiques « professionnels », Paul Biya redit avec force ce qu’il évoque depuis le début de son septennat actuel que chacun peut vérifier auprès des administrations et organismes compétents : la création d’emplois est en constante progression, d’année en année. Ainsi, pour cette année 2015 qui vient de commencer, il rappelle opportunément les prévisions de création de 350.000 nouveaux emplois qu’il avait annoncées le 31 décembre dernier dans son message à la Nation. Le chef de l’Etat rappelle aussi que 283.443 emplois ont été créés l’année dernière. Un chiffre qui avait dépassé de loin les prévisions d’alors : 250.000 emplois.  

Cela dit, l’heure n’est pas au triomphalisme. En promettant de faire le point l’année prochaine sur l’évolution des emplois créés depuis 2011, le président de la République reconnaît déjà que la situation peut et doit être améliorée. Il n’est donc surtout pas question de brandir ces chiffres comme un trophée. Mais d’imaginer les solutions susceptibles de consolider cette tendance positive. « Nous sommes loin de cette glorieuse reprise sur une longue période, seule capable de transformer notre pays en eldorado ». Les pesanteurs sont identifiées :

formation-emploi et conjoncture internationale. Place donc à la réflexion, pour contourner ces obstacles et favoriser un essor plus significatif de la création d’emplois.

Sur ce point, le chef de l’Etat pose un regard sans complaisance sur le système d’enseignement camerounais, trop longtemps orienté vers les connaissances générales et tardivement orienté vers la professionnalisation. Si le Cameroun veut développer ses offres d’emplois, le moment est venu de prendre résolument le taureau par les cornes en matière de professionnalisation des différentes formations offertes. « Nos écoles, nos collèges et nos lycées, nos universités et grandes écoles doivent sans cesse s’adapter à l’évolution du monde. Dans notre quête de développement, laissons-nous guider par l’impératif de former des jeunes aptes à construire notre pays », indique Paul Biya.

Et ce ne sont pas les voies qui manquent pour atteindre cet objectif : accentuer la formation de techniciens et d’ingénieurs, notamment dans le domaine très pointu de l’informatique. Ce n’est d’ailleurs qu’un exemple parmi les nombreuses niches d’emplois qui ne demandent qu’à être explorées et fructifiées. L’agriculture, avec ses débouchés tentaculaires reste un secteur en friche, même si des initiatives de plus en plus nombreuses sont observées et forcent l’optimisme. Même chose pour l’artisanat et les petites et moyennes entreprises qui occupent un nombre important des acteurs économiques. C’est conscient de ces potentialités que l’Etat a mis en place des dispositifs d’encadrement et de promotion. Paul Biya estime qu’en plus, il est « indispensable » d’améliorer la formation. Les filières qui préparent les jeunes camerounais à embrasser des carrières dans les métiers de l’agriculture, du tourisme, des arts et spectacles, du sport… doivent être dispensées par des structures de formation professionnelle pertinentes et outillées. Le gouvernement, déjà à l’œuvre à travers ses projets et programmes spécialisés, est une fois de plus interpellé. Tout comme le secteur privé.

Pour le président de la République, c’est de cette manière que l’on pourra rattraper le retard pris en matière de professionnalisation. L’option est d’autant plus urgente que la conjoncture internationale (crise économique, menaces à la sécurité mondiale, chute des cours du pétrole, forte croissance démographique…)  commande un certain pragmatisme. Elle oblige à se réajuster et s’orienter la formation vers les secteurs les plus porteurs. Former en restant en permanence à l’écoute de la demande du marché de l’emploi, c’est tout le sens de cette analyse très avisée de la situation.

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