50 milliards de F seront accordés à la Guinée, le Libéria et la Sierra Léone sous forme de dons.
L’annonce a été faite par Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) le 05 février dernier, lors d’une conférence de presse donnée à l’issue de la réunion des ministres des Finances
et gouverneurs de Banque centrale du groupe des 20 (G20) à Istanbul en Turquie. Il s’agit d’une décision prise la veille (04 février) par le conseil d’administration de l’institution financière internationale pour renforcer son aide aux pays africains touchés par l’épidémie d’Ebola. « Le Conseil d’administration a approuvé un nouvel instrument, appelé Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (ARC), qui permettra de fournir des dons pour alléger le service de la dette pendant deux ans dans ces cas », confie Christine Lagarde.
Ce nouvel instrument financier remplace le Fonds fiduciaire pour l’allègement de la dette après une catastrophe (ADAC), initialement créé pour aider les pays frappés par des catastrophes naturelles, telles que les tremblements de terre. Outre l’aide aux pays victimes d’Ebola, le FMI envisage de mettre ce nouvel instrument financier à la disposition d’autres pays à faible revenu qui pourraient être frappés par une catastrophe de santé publique à l’avenir. Cette décision, explique Christine Lagarde, « fait suite aux propositions que j’ai faites aux dirigeants du G-20 à Brisbane en faveur d’une action sur trois fronts, afin d’aider les pays d’Afrique de l’Ouest frappés par l’épidémie d’Ébola ».
En créant l’ARC, le FMI concrétise aussi un engagement pris lors du Sommet de Brisbane en vue de renforcer l’aide aux pays les plus touchés par l’épidémie du virus Ébola. Ce nouvel instrument permettra en particulier au FMI de fournir un allègement de la dette sous forme de dons à hauteur de 100 millions de dollars, soit environ 50 milliards de F.
Le plan du FMI
L’action du FMI pour aider les pays victimes de l’épidémie Ebola repose sur trois axes, présentés par la directrice le 05 février dernier. Premièrement, des prêts concessionnels plus vastes en plus des 130 millions de dollars, environ 65 milliards de F d’aide d’urgence accordée par l’institution en septembre 2014. Sous réserve des délibérations du conseil d’administration dans le courant du mois, le deuxième volet des prêts, d’après la directrice générale du FMI, totalisera quelque 160 millions de dollars, soit environ 80 milliards de F. Et, précision de Christine Lagarde, « Ce concours du FMI a cela d’exceptionnel que son décaissement est immédiat. Il s’agit de fonds immédiatement disponibles. »
Le deuxième axe du plan du FMI, c’est l’aide exceptionnelle sous forme de dons du Fonds fiduciaire ARC qui servira à l’allègement de la dette. « Grâce à cette initiative, le FMI devient la première institution multilatérale à accorder un allégement de dette à ces trois pays. », souligne Christine Lagarde. Les ressources proviennent de l’ancien Fonds fiduciaire ADAC et de fonds résiduels des anciennes activités en faveur des PPTE (IADM-II). La directrice générale du FMI a à ce sujet souligné avoir déjà reçu « à titre informel », des indications d’engagement bilatéral en faveur du Fonds fiduciaire ARC de la part d’un pays donateur. « J’espère que cet engagement aura un important effet d’entraînement pour nous aider à atteindre nos objectifs de financement », a-t-elle confié.
Par ailleurs, la directrice générale du FMI, lance un appel aux bailleurs de fonds bilatéraux officiels pour qu’ils honorent leurs engagements auprès du G20 à fournir un allègement supplémentaire de flux de la dette aux trois pays touchés. «Nous estimons qu’il est très important que la communauté internationale se mobilise, car dans un monde de plus en plus interconnecté, les épidémies peuvent avoir de graves retombées internationales », va-t-elle ajouter. Pour le FMI, la création de ce nouvel instrument financier participe de la volonté de l’institution d’agir avec « souplesse, innovation et détermination » en faveur des systèmes de santé et des besoins de la population dans certains des pays membres du FMI les plus vulnérables. Les pays membres du FMI ont jusqu’ici fait preuve d’une profonde détermination à agir ensemble.
