Le projet U-Report, mis sur pied par les députés et l’Unicef leur permettra à travers des SMS gratuits de poser les problèmes de leurs localités afin que des solutions soient trouvées.

C’est un projet novateur. Le U-Report Cameroun, fruit de la collaboration entre les députés de l’Assemblée nationale, précisément ceux du Mfoundi et l’Unicef, vise globalement à travers des SMS envoyés aux détenteurs de téléphones mobiles, sans distinction d’opérateurs, à permettre aux populations de participer au développement du pays. De façon pratique, les  questions relatives à la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable et à l’électricité, entre autres, leur seront posées. Les réponses ne leur coûteront pas un seul franc. L’opération est gratuite. Les résultats de ces enquêtes vont être portés sur la table des autorités par les députés, pour leur donner une lisibilité des besoins de la base et permettront au gouvernement d’y apporter des réponses. Les députés présenteront également ces résultats aux bailleurs de fonds pour d’éventuels financements. Le projet n’est pas encore lancé mais, il sera sur les rails dans les prochaines semaines. Les préparatifs, a-t-on appris, sont déjà bien avancés, surtout en ce qui concerne la logistique.

C’est ce qui ressort en effet de la présentation du projet U-Report faite mardi au siège de l’Unicef à Yaoundé. C’était en présence de plusieurs députés du Mfoundi dont l’honorable Jean Simon Ongola Omgba, chargé du suivi et de la mise en œuvre opérationnelle du projet pour le compte des parlementaires. Le maire de l’arrondissement de Yaoundé V, Yvette Claudine Etoundi et les délégués départementaux des ministères en charge des questions sociales étaient également présents. Ils se sont réunis pour que chacun maîtrise les tenants et les aboutissants du projet avant son lancement. Des inquiétudes ayant été soulevées sur la faisabilité,  Zacharie Adam, représentant adjoint de l’Unicef au Cameroun a indiqué que les réglages se feront une fois le projet  lancé. Des options seront créées pour ceux qui ne peuvent pas lire ou écrire. Et pour un départ, les SMS ne seront pas envoyés à  tous les détenteurs de téléphone portable. Ils vont d’abord commencer par des groupes d’associations de jeunes biens organisés. C’est après que les autres suivront. Et lorsque les problèmes soulevés par les populations auront été résolus, celles-ci auront aussi le feed-back. « Le U-Reporter donne l’opportunité de créer le dialogue avec les populations en les faisant participer à l’effort de développement. Il permet aux élus de poser des actes qui auront un retentissement public », expliquent les promoteurs. Le projet n’est pas une création camerounaise. Il a déjà fait ses preuves ailleurs, en Ouganda et au Mali notamment. « On s’est rendu compte que sur un certain nombre de secteurs sociaux la réactivité peut parfois être lente. La circulation des informations n’est pas bonne. C’est pour cela que nous nous sommes impliqués pour mettre en place un dispositif qui permet d’être réactif et d’apporter rapidement des solutions aux populations », a détaillé l’honorable Jean Simon Ongola Omgba. Et pour un départ, U-Report aura pour base le Mfoundi. Par la suite, il s’étendra sur tout le territoire national.