La décapitation de 21 chrétiens coptes égyptiens, dimanche dernier, par le groupe Etat islamique (EI) montre que cette organisation terroriste continue de nuire. Autant les images des coptes assassinés portant des combinaisons oranges sont choquantes, autant elles rappellent celles des otages humiliés, ces derniers mois, en Syrie, par l’EI, alignés sur une plage, les mains menottées sur le dos, avant que leurs bourreaux ne les décapitent au couteau.
La réplique égyptienne a été diligente, puisque les forces armées de ce pays ont mené, avant-hier, des frappes ciblées contre des camps, des lieux de rassemblement et des dépôts d’armes de l’EI en Libye. Il est clair que ce groupe terroriste n’a jamais fait mystère de sa volonté de consolider son intégrisme médiéval et ses méthodes d’extrême brutalité. Les nombreux massacres perpétrés en Syrie et en Irak l’attestent. L’EI ne cache pas non plus sa volonté d’exporter son fondamentalisme et ses méthodes surannées en dehors de ses bases syrienne et irakienne. La déliquescence de la Libye qui a permis à l’EI de planter son drapeau dans la localité de Derna, entre les locaux du gouvernement et le siège du parlement, offre un terrain fertile au groupe terroriste. Pendant que les milices rivales se déchirent pour le contrôle du pouvoir, l’EI manœuvre pour étendre ses tentacules.
La réaction égyptienne à la nouvelle démesure jihadiste a beau être légitime, elle ne saurait cependant être suffisante face à l’ampleur de la menace. La Libye est, en effet, devenue un terreau du terrorisme. De nombreux criminels y ont trouvé refuge. Parmi ces criminels figurent certainement les jihadistes qui ont replié au sud du pays à la suite de l’échec de l’offensive terroriste au nord du Mali. Ce n’est donc pas un hasard si l’Egypte appelle la communauté internationale à prendre de nouvelles mesures contre les islamistes qui sèment la terreur en Libye. L’idée d’une nouvelle intervention internationale, en Libye, avait déjà été évoquée par le parlement libyen, par un ancien Premier ministre de ce pays, mais également par les présidents nigérien, Mahamadou Issoufou, et tchadien, Idriss Deby Itno, dont les Etats font partie de la zone sahélienne comme la Libye et qui vivent les méfaits de la persistance de l’insécurité dans ce pays. Toujours est-il que si l’option d’une nouvelle intervention internationale est retenue, elle devrait impliquer les principaux Etats concernés et s’entourer de toutes les garanties de succès. De sorte que les terroristes soient mis hors d’état de nuire et que la Libye retrouve la sérénité.
