La recherche sur le Sydrome d’ Immuno déficience acquise (SIDA) est relancée. Des chercheurs américains viennent de développer une substance permettant de protéger des singes contre la contamination du VIH-1, le principal type du virus du SIDA dans le monde. Cette substance est issue de plusieurs années de recherches réalisées par The Scripps research institute, un centre de recherches, à but non lucratif, basé en Floride aux Etats-Unis d’Amérique.
La conférence annuelle sur les rétrovirus et infections opportunistes qui se tient à Seattle, aux Etats-Unis, du 23 au 26 février prochain, est certainement un galop d’essai pour cette nouvelle expérimentation. Et donc une occasion pour le professeur Michael Farzan, ayant dirigé l’étude qui a mis au point la substance anti-SIDA , de prouver que son équipe de recherche a développé un inhibiteur puissant et à large spectre agissant sur le VIH-1 . Le composé baptisé eCD4-Ig offrirait une forte protection contre le VIH et agirait en neutralisant deux récepteurs nécessaires au virus pour entrer dans les cellules. S’il est prématuré de juger cette nouvelle expérimentation, on peut néanmoins relever qu’elle s’est avérée efficace pendant plusieurs mois sur des singes. L’expérimentation conduite sur certains singes a , en effet, montré que la substance anti-SIDA injectée ,une seule fois, est capable de protéger ces animaux de l’équivalent du SIDA sur une durée d’au moins huit mois . Pour assurer l’effet de protection, la substance anti-SIDA a été associée à un virus de type adéno-associé inoffensif mais capable de s’introduire dans les cellules et de leur fabriquer la protéine protectrice. Il y a lieu de noter que les singes, auxquels la substance anti-SIDA a été inoculée, ont été soumis à de fortes doses de la version singe du virus du SIDA (SIHV-AD8). Aucun de ces animaux n’a été infecté du SIDA contrairement aux singes non immunisés. Cette nouvelle expérimentation a beau susciter un certain espoir, dans la cadre de la lutte contre l’éradication du SIDA, la prudence recommande de reconnaître qu’elle participe encore du domaine de la recherche. Le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008, à l’origine de la découverte du rétrovirus du SIDA, avait estimé qu’un vaccin thérapeutique pourrait voir le jour. On n’y est pas encore. La stratégie préventive expérimentée sur des singes aurait, toutefois, l’avantage d’offrir une protection durable contre le SIDA sans l’obligation de prises quotidiennes d’antirétroviraux.