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Dossier de la Rédaction

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Livre: la vie des lésés

L’ancien éditorialiste Antoine Marie Ngono vient de commettre un essai politique qui traite des laissés-pour-compte de la République.


« Cameroun, les orphelins de la République ou la trahison des héritiers » : tel est le titre d’un ouvrage de 315 pages que vient de publier aux Editions l’Harmattan à Paris, dans la collection Emergences africaines, Antoine Marie Ngono, journaliste et technicien de la politique.

Dans un style qui lui est devenu particulier, à savoir le verbatim, l’auteur revisite la praxis quotidienne du projet de société soumis par le président Paul Biya lors de son accession à la magistrature suprême de notre pays. Sans trahir le secret de la confession, l’auteur (qui totalise deux décennies de présence dans les cabinets politiques et ministériels comme conseiller technique), promène le lecteur, à travers des anecdotes croustillantes et des situations désopilantes, dans les labyrinthes du « saint des saint », où tout est loin d’être un luxe, calme et volupté. En un mot, l’auteur fait partager les joies et les angoisses des « grands ».

Dans ce deuxième livre publié huit ans après « Les souvenirs d’un chevalier du micro », Antoine Marie Ngono a la plume particulièrement caustique et la dent dure à l’endroit des élites prédatrices, plus enclines à « jouir des bienfaits du pouvoir », à tout confisquer pour elles-mêmes et leurs proches, et à se livrer à des batailles féroces pour accéder ou se maintenir aux affaires. Il leur propose de mettre leurs connaissances au service du développement de leur pays qui peine à s’arrimer aux pratiques et normes universellement admises, et à œuvrer à l’élévation du niveau de vie de leurs compatriotes.

L’une des conséquences dramatiques de ce comportement égoïste et individualiste décrié le 31 décembre 2013 par le président Paul Biya, est l’irruption d’une race chaque jour grandissante d’exclus, les orphelins d’une République qui incarne de moins en moins la famille, au sens africain du terme, les héritiers ayant depuis fort longtemps trahi le « pater familias » et travesti son projet de société, le libéralisme communautaire.

L’ancien éditorialiste de la CRTV, observe, pour s’en inquiéter, le retour de plus en plus accentué de la mentalité prélogique et la persistance de nombreux archaïsmes qui maintiennent le Cameroun en marge de la modernité. Il en appelle à l’avènement d’une nouvelle génération d’élites physiquement et intellectuellement fraîches, ainsi qu’au lancement au Cameroun d’un plan d’urgence moral et éthique.

Avec un zeste de témérité, mais fort de sa posture de notable, l’auteur ose aborder les sujets tabous que sont l’équilibre régional, l’unité nationale, les nominations, les recrutements dans les sociétés d’Etat, la longévité aux affaires pour en extraire les forces et les faiblesses, et en mesurer les menaces et les opportunités.

Riche en documents précieux et inédits, Cameroun, les orphelins de la République (qui aurait pu s’intituler « la tragédie du président », est un livre à lire absolument.

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