Il est clair que l’appui du porte-avions Charles de Gaulle est lié au renforcement des missions de renseignement, de commandement et d’appui aux alliés irakiens et kurdes qui livrent la bataille sur le terrain. C’est dans ce sens que les premiers avions de chasse rafale ayant décollé du Charles de Gaulle ont pu effectuer leurs premières frappes aériennes dans le cadre d’une série de bombardements contre les positions de l’Etat islamique qui devraient s’intensifier pendant un mois. Cette nouvelle série de bombardements intervient après ceux des Américains. Mais également à la suite des raids de l’armée égyptienne ainsi que diverses interventions de l’Arabie saoudite, du Bahreïn et des Emirats arabes unis. Presque tous les pays des régions du Proche et du Moyen-Orient ont fait bloc pour faire face au groupe terroriste .Y compris l’Iran.
La remobilisation de la communauté internationale contre l’EI vise, sans aucun doute, à resserrer l’étau contre ce groupe terroriste. Le groupe tristement célèbre s’est récemment illustré par la décapitation de 21 coptes égyptiens en Libye, confirmant ainsi sa volonté de consolider son intégrisme médiéval et son désir d’exporter ses méthodes d’extrême brutalité en dehors de ses traditionnels champs d’expérimentation. Auparavant, l’EI s’est payé le luxe de capturer le pilote jordanien Moaz Kasasbeh, ayant échoué lors d’une opération militaire, de l’enfermer dans une cage comme un animal et de le brûler vif. Au moment où beaucoup espéraient qu’il serait traité comme un prisonnier de guerre. L’EI avait déjà fait étalage de sa capacité de nuisance en conquérant des portions de territoires irakien et syrien et en se vantant de réinstaurer, dans les territoires occupés, le califat islamique, une institution qui date du siècle dernier. On ignorait cependant que son fondamentalisme pouvait le pousser à commettre des crimes aussi odieux quand bien même la vie de ses propres partisans serait menacée. Ces dérives ont fini par agacer la communauté internationale.
Le redéploiement contre l’EI vient donc à point nommé pour intensifier les bombardements des forces coalisées contre les positions djihadistes, renforcer les moyens mis à la disposition des combattants kurdes , booster les capacités de l’armée irakienne et impliquer davantage l’armée et les opposants syriens dans la lutte contre l’ennemi commun afin de le mettre hors d’état de nuire .