Le Secrétaire d’Etat auprès du Minjustice chargé de l’administration pénitentiaire est allé évaluer les conditions de détention des membres de la secte Boko Haram détenus dans la région.

La prison centrale de Maroua a connu vendredi dernier une tentative d’évasion. Deux détenus, tous membres de la secte Boko Haram gardés dans ce pénitencier ont réussi à tromper la vigilance des gardiens de prison afin de prendre la poudre d’escampette. Ils ont été rattrapés sur les auteurs du mont qui surplombe cet établissement pénitentiaire prison. Malgré leur dangerosité, les geôliers appuyés par les autres forces de sécurité n’ont pas fait usage de leurs armes pour les neutraliser. Bien avant la guerre lancée contre la secte Boko Haram par le chef de l’Etat, la prison centrale de Maroua, du fait de sa proximité avec l’épicentre des attaques de cette nébuleuse, accueille un nombre important des combattants djihhadistes rattrapés au front par nos vaillants soldats ou interpellés à la suite des renseignements prévisionnels. Aujourd’hui, ils sont évalués à plus d’une centaine dont certains ont été transférés dans les autres prisons du pays. La mise au frais de ces « prisonniers de guerre » a accentué une énorme pression sur ce pénitencier dont les menaces d’attaque et les tentatives d’évasion font le quotidien des hommes affectés à la garde de cette maison de correction.

C’est dans le but d’évaluer les besoins et se rendre compte des conditions de détention de ces « détenus spéciaux », que le Secrétaire d’Etat auprès du Minjustice chargé de l’administration pénitentiaire effectue depuis mardi à Maroua une visite de travail dans la région de l’Extrême-Nord. Doh Jérôme Penbaga a tenu des séances de travail avec les autorités administratives les médias et les responsables locaux de l’administration pénitentiaire. Au cours de ces rencontres, il a réaffirmé la volonté du gouvernement camerounais à respecter les conditions de détention de  tous les détenus y compris ceux des membres de la secte Boko Haram. « Notre système carcéral étant communautaire, ils bénéficient des mêmes traitements que ceux réservés aux détenus de droit commun », a-t-il souligné. Mais le Secrétaire d’Etat a indiqué certaines mesures restrictives telles que l’interdiction de visite et de communication ont été instituées pour limiter tout risque d’évasion. Un tour à la prison centrale de Maroua lui a permis de se faire une idée sur les moyens à mobiliser pour faire face à ce surcroit de la population carcérale. Doh Jérôme Penbaga a constaté par lui-même, la surpopulation carcérale de cette prison, la modicité des moyens logistiques pour encadrer ces détenus. A l’infirmerie de la prison centrale de Maroua, les détenus qui arrivent blessés sont traités par le personnel soignant. Certains cas graves sont référés dans les autres hôpitaux de la ville.

Avant de s’envoler pour Yaoundé, il a annoncé le déblocage, sur hautes instructions du chef de l’Etat, d’importants moyens pour renforcer la prise en charge sécuritaire et alimentaire des détenus en général et ceux de la prison centrale de Maroua en particulier. Ces moyens indiquent-ils permettront de réhabiliter et réaliser certains travaux d’extension, d’acquérir de matériels roulants et de doter le centre de détention de Maroua d’un forage et d’un groupe électrogène de grande puissance. Les gardiens de prisons recevront eux, bientôt de nouvelles armes pour contenir les velléités de nuisance des prisonniers classés dangereux.