En visite de travail à Bangui, la procureure Fatou Bensouda a déclaré que deux enquêtes en cours visent à identifier les responsables des crimes.
Les responsables des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Centrafrique depuis août 2012 seront poursuivis. Telle est la principale annonce faite mercredi dernier à Bangui par la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), qui y effectuait une visite de travail. «Mon bureau suit avec angoisse les évènements tragiques qui ébranlent la Centrafrique depuis 2012. J'ai fait part publiquement, à plusieurs reprises, de ces préoccupations et j'ai indiqué clairement que je n'hésiterai pas à poursuivre les auteurs présumés des crimes relevant de la compétence de la Cour», a déclaré Fatou Bensouda. Elle a par ailleurs, tenu à remercier les autorités de la Transition pour leur coopération en janvier dernier dans le transfèrement à La Haye de l’ancien chef rebelle ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (LRA), Dominic Ongwen.
Au cours de l’échange avec les autorités de Bangui, il a été question de la future Cour pénale spéciale (CPS) en gestation dans le pays et dont le travail devra être complémentaire à la CPI. Cette première visite de Fatou Bensouda en terre centrafricaine a aussi été l’occasion de s’enquérir sur les conditions de travail des équipes d’investigation que son institution a déployées sur le terrain. Avec l’ouverture d’une seconde enquête le 24 septembre 2014, la CPI attribue aux deux groupes armés rivaux, ex-Seleka et anti-Balaka, la responsabilité des atrocités commises sur les populations. «Après analyse des informations recueillies depuis l'année dernière, le bureau du procureur conclut qu'il y avait des motifs raisonnables de penser que les groupes de la Seleka et des anti-Balaka ont commis des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre», a ajouté Fatou Bensouda.
Mais, elle tient à préciser que les enquêtes en cours se déroulent en toute impartialité et en toute objectivité avec la collaboration des autorités en place. «Nous sommes guidés par ces mêmes principes au fur et à mesure que nous progressons dans nos enquêtes sur la situation en Centrafrique», a-t-elle indiqué.
