Cet événement organisé en marge du Fespaco est une aubaine pour les acteurs du secteur à la recherche de partenaires.
Hervé Houehou est un homme heureux. Le stand de sa boîte, « Sentinelle production », se tient en bonne place dans ce pavillon du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO),
qui prête ses locaux jusqu’au 6 mars au 17e Marché international du cinéma africain (MICA). La maison de production de ce jeune réalisateur et scénariste est là comme bien d’autres pour se faire un nom, mais surtout croiser de gros bonnets capables d’acheter leurs séries. C’est cela la raison d’être du MICA, un cadre de rencontres organisé entre fabricants de films ou d’équipements cinématographiques, de producteurs, d’acheteurs.
« Sentinelle production », une structure burkinabè auteure de séries télé comme « Ouaga Love » diffusée sur TV5, est là pour présenter son nouveau projet : « Haute couture ». Selon Hervé Houehou, « nous cherchons des experts pour nous aider à améliorer notre série, que ce soit en termes de décor ou autres ». Une dizaine de pays participent à ces échanges. Entre 3000 et 4000 visiteurs sont attendus. Chacun avec un but bien précis.
Dans un coin, trois hommes assis en cercle discutent avec de grands gestes. L’un est Français et veut se positionner comme fournisseur en matériel pour deux cinéastes africains. Un peu plus loin, des Ivoiriens tout sourire, entre deux tasses de café, tentent d’attirer des investisseurs à la 9e édition du Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan du 26 mars au 2 avril 2016. Et la palme d’or des visites revient au stand de l’opération « Il faut sauver le Ciné Guimbi » de Bobo-Dioulasso, où des centaines de cinéphiles se ruent pour signer une pétition, acheter un pin’s à 1000 F, un tee-shirt à 10.000 F, un siège sur lequel sera gravé son nom à vie contre 200.000 F. Au MICA, on est peut-être là pour marchander, mais avant tout pour faire vivre le cinéma.
