Un cocktail organisé lundi dernier en soirée dans l’enceinte de la représentation diplomatique à Yaoundé.
L’ambiance lourde de la séparation était perceptible lundi soir à l’ambassade de Tunisie, lors de la cérémonie organisée par l’ambassadeur Landoulsi Abderrazak, arrivé au terme de son séjour de quatre ans et demi au Cameroun.
Un cocktail d’adieu auquel ont pris part de nombreux invités et autres amis de la Tunisie : des membres du gouvernement, dont le Vice-Premier ministre, ministre délégué à la présidence de la République chargé des Relations avec les Assemblées, Amadou Ali, le ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé de la coopération avec le monde islamique, Adoum Gargoum, ou encore Luc Magloire Atangana, ministre du Commerce ; mais aussi des diplomates et autres personnalités. Le sentiment de déchirure a aussi transparu dans les discours. « Tu nous quittes au moment où nous avons besoin de ton expérience », a déclaré Martial Beti Marace, l’ambassadeur de la République centrafricaine et président du groupe des diplomates africains, regrettant le sens des responsabilités et les analyses pertinentes de leur camarade. Le nonce apostolique et doyen du corps diplomatique, Mgr Piero Pioppo a, pour sa part, salué l’habileté diplomatique et le tact très fraternel de son confrère avant de lui souhaiter à son tour bon vent. « M. l’ambassadeur, c’est notre cœur qui voyage avec vous », a-t-il indiqué.
Prenant la parole à son tour, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Tunisie a, lui aussi, exprimé son chagrin de devoir partir, malgré toutes les relations amicales étroites tissées au Cameroun. Au chapitre des relations bilatérales, il s’est félicité des progrès réalisés entre Yaoundé et Tunis, malgré la révolution du Jasmin et les turbulences de la transition qui a suivi. Ainsi, « les échanges commerciaux sont passés de 38 millions de dinars tunisiens (11,4 milliards de F) en 2010 à 52 millions de dinars (15,7 milliards de F) en 2014. De même, le nombre des sociétés tunisiennes et de bureaux d’études a considérablement augmenté au Cameroun, tandis que le nombre d’étudiants camerounais en Tunisie a atteint un chiffre record de 1500 étudiants inscrits dans les universités privées. Ce pays d’Afrique du nord est devenu une destination de choix pour les malades camerounais. Landoulsi Abderrazak n’a pas manqué de dénoncer les actes terroristes de Boko Haram au Nord-Cameroun et de dire sa confiance en l’atteinte de l’émergence par le Cameroun à l’horizon 2035. Il est, en outre, revenu sur l’incident de l’huile Jadida qui a, selon lui, subi les effets d’une concurrence déloyale. L’ambassadeur a donc tenu à rassurer le consommateur camerounais de ce que ce produit dont la matière première provient des Etats-Unis est sain et consommé dans plusieurs pays du monde, même en Tunisie.
