Le dérapage survenu mardi au lycée Nkoabang, une banlieue de Yaoundé, n’honore pas du tout notre système éducatif. De nombreux parents ont eu le souffle coupé en apprenant que le simple contrôle du cahier médical et de discipline des élèves a suscité une bousculade qui a provoqué 73 blessés, des scènes de vandalisme ainsi que la descente sur le terrain de quelques membres du gouvernement et des autorités administratives ainsi que la mobilisation des forces de maintien de l’ordre .
Ce nouvel incident malheureux participe certainement du climat d’indiscipline notoire que les brebis galeuses tendent à installer dans notre système éducatif et d’une atmosphère délétère fortement marquée par la dépravation des mœurs . Si pour certains observateurs, il s’agit du prolongement des constats dressés lors des rencontres des chefs d’établissements, d’enseignants ou des réunions de parents d’élèves , pour d’autres , l’indiscipline à l’école a pris une tournure inquiétante . Encore faut-il souligner que cette indiscipline se développe à travers des activités insoupçonnables pour beaucoup de parents. Lesquelles vont de la production vidéo pornographique à l’utilisation des armes qui aboutit souvent aux tragédies.
Il n’est certainement pas tard pour rappeler aux brebis galeuses qui polluent l’atmosphère que l’école est un haut lieu d’apprentissage, un cadre où des enseignements sont dispensés aux apprenants. C’est à juste titre que le ministre des Enseignements secondaires, Louis Bapès Bapès, relevait, en début d’année scolaire : « En termes d’enseignements, un accent sera mis sur l’encadrement, le suivi et le contrôle des activités d’apprentissage et d’évaluation programmées et menées dans les établissements secondaires de l’ensemble du pays. » Le MINESEC ajoutait : « L’attention sera également portée sur le renforcement de la discipline et de la sécurité dans les établissements. » .
Dans un contexte également marqué par le recul des performances scolaires avec un taux global de réussite de l’ordre 40,01% en 2014 contre 44,69% en 2013 en ce qui concerne les examens gérés par l’Office du baccalauréat , les différents membres de la communauté éducative sont donc de nouveau interpellés pour réinstaller et renforcer la discipline à l’école . Il appartient, dès lors, aux élèves d’apprendre leurs leçons, en toute modestie, et de se soumettre aux règles des discipline qui régissent leurs établissements scolaires pour leur propre formation et leur épanouissement. Au lieu de prêter attention aux sirènes hostiles à l’école, les élèves n’ont, en réalité, d’autre choix que de faire preuve de discipline et de persévérer dans le culte de l’effort pour remporter, chaque jour, des lauriers qui comptent dans leur parcours scolaire. Il revient aux enseignants de dispenser les connaissances selon les règles de l’art, sans aucune compromission. Mais aussi se convaincre que le métier d’enseignant est, sans aucun doute, le plus beau et le plus exaltant du monde parce qu’il se situe au fondement des civilisations et de la modernité. Pour leur part, les dirigeants d’établissements, les autres encadreurs et les parents d’élèves ont pour mission d’accompagner les élèves et les enseignants en leur fournissant l’appui nécessaire pour la réussite de leurs missions, dans la rigueur et la discipline.