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Dossier de la Rédaction

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Sida : non à la discrimination !

Le constat ne laisse aucun doute. Plus de trois décennies après son irruption dans notre univers sociologique avec tous les désastres qu’il a entraînés en termes de morts et de drames familiaux, le Sida continue de faire peur. Et ce malgré les formidables avancées scientifiques qui ont permis d’isoler le virus VIH et de trouver des médicaments, les antirétroviraux, qui permettent aux personnes atteintes de ne jamais faire la maladie et de pouvoir vivre longtemps. Le sida continue de faire peur parce que dans les mentalités au sein de nos communautés, ces deux syllabes sonnent encore comme une sentence de mort certaine. Et les conséquences sont néfastes pour la cohésion et l’harmonie sociales parce que les personnes vivant avec le VIH sont victimes de marginalisation et d’exclusion. Le phénomène est tellement grave que les pouvoirs publics ne sont pas restés indifférents. C’est ainsi que dans son point de presse donné mardi dernier sur la question, le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, a dévoilé toute l’ampleur du phénomène dans notre pays. Le tableau que le ministre Mama Fouda a brossé devant les journalistes n’incitent guère à l’optimisme. Un fait est avéré : la stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le Vih (PVVIH) sont réelles au Cameroun. A ce sujet, l’enquête démographique et de santé réalisée en 2011, indique que l’acceptation de la personne vivant avec le Vih est encore difficile dans nos communautés. Et les chiffres communiqués par le ministre de la Santé publique sont à cet égard édifiants : 81% des personnes vivant avec le Vih sont excluent des activités familiales, 23% ayant perdu leur emploi ou revenu. Pendant ce temps, 14% ont vu leur statut sérologique divulgué sans leur accord par les sources médicales, tandis que des soins de santé sexuelle et reproductive ont été refusés à 5% des PVVIH. Ce qui est proprement scandaleux et contraire à l’éthique médicale.

Car à termes, les conséquences qui découlent de ces attitudes négatives, pénalisent toutes les victoires acquises en amont dans la lutte sans merci contre la terrible pandémie. Ainsi, la stigmatisation et la discrimination des PVVIH  sont-ils des facteurs qui posent des obstacles majeurs à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien local ; contribuant par ailleurs à accroître la propagation du Vih au sein de la communauté. Dès lors qu’elles augmentent la vulnérabilité sociale des personnes et de leurs familles, favorisent le déni de la maladie par les individus atteints et limitent par là même leur recours aux soins et au dépistage systématique.

Stigmatisées, discriminées par la société à cause de leur état sérologique, certains PVVIH sont devenues des souffres douleur d’un entourage peu sensibilisé. Or les PVVIH, dans le contexte actuel, avec les traitements disponibles et gratuits dans notre pays, sont des personnes comme les autres, avec des droits. Dont le droit à la vie, au respect, à l’amour ainsi qu’à la protection. Ce sont des citoyens vulnérables qui ont besoin d’être encadrés et pris en charge par la société. On ne le souligne pas souvent assez, grâce à l’évolution de la science, il possible qu’une personne atteinte du Vih puisse donner naissance à un enfant sain. Ce qui induit que les PVVIH ont également le droit de se marier et même d’avoir des enfants. A condition bien sûr que toutes les duplicités soient bannies dès le départ. Il s’avère  tout à fait indispensable que l’attitude de tout un chacun face au sida soit expurgée de tous les préjugés qui ont entouré la pandémie dès son apparition. En effet le Vih/Sida n’est pas la sorcellerie ni une malédiction. C’est une maladie comme les autres, à la différence que le sida demeure incurable. Pour la simple raison que jusqu’à présent, il n’y a pas encore de médicaments ni de vaccin qui peuvent guérir le sida, mais il existe les antirétroviraux qui permettent aux PVVIH d’avoir une vie saine et épanouie. En réalité, lorsqu’on parle du sida, comme d’ailleurs  de toute autre pandémie, l’enfer ce n’est pas seulement les autres, nous sommes tous dans le même univers et l’individu lamda peut être atteint par le virus tout comme il peut l’éviter. D’où la nécessité d’être plus tolérants et compréhensifs faces aux peines des autres afin de combattre de manière permanente et avec plus de vigueur la stigmatisation et la discrimination sous toutes ses formes envers les personnes vivant avec le Vih dans la société. C’est un combat pour les droits de l’homme et pour la préservation de la dignité humaine.  

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