Morts dans le cadre de la guerre contre Boko Haram et en RCA, ils ont reçu vendredi dernier la médaille de la vaillance avec citation à l’ordre de l’Armée à titre posthume.Triste ! Choquante ! Traumatisante ! Cruelle ! Désagréable ! Il n’y avait, sans doute, pas d’adjectifs plus forts pour qualifier l’image de 39 cercueils, recouverts du drapeau vert-rouge et jaune, exposés vendredi dernier à la Cour d’honneur de la Brigade du Quartier général à Yaoundé.
La douleur n’était pas seulement celle des familles ou des amis de ces valeureux soldats morts dans le cadre de la guerre contre la secte islamiste Boko Haram et au cours de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). C’est la Nation camerounaise dans son entièretéqui s’est sentie touchée par le sacrifice de certains de ses enfants. Lorsqu’a été engagée la marche funèbre à l’occasion de cette levée de corps, présidée au nom du chef de l’Etat, chef des armées, par le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o, difficile pour les familles, amis, proches et autres personnes présentes de retenir leur émotion. Face au courage de ces soldats pour la défense de l’intégrité territoriale du Cameroun, le président de la République a décidé de leur décerner, la médaille de la vaillance, avec citation à l’ordre de l’Armée à titre posthume.
Le texte de la citation indique clairement que : « déployés dans le cadre des opérations Emergence 4 et Alpha en cours dans la région du septentrion, ces personnels des forces de défense ont courageusement sacrifié leurs vies en défendant l’intégrité territoriale de leur patrie face aux attaques et actes terroristes menés par la secte islamiste Boko Haram. » C’était au cours des opérations les 13, 16, 17, 27 et 28 décembre 2014 à Djibrili, Limani, Vreket, Ashigashia, Kanguilari, Doublé et Amchidé, puis les 5 et 12 janvier 2015 à Kidjimatari et à Kolofata et les 4, 6, 16 et 25 février 2015 à Fotokol, Mora, Waza et Limani. « Par cette bravoure, ils ont ainsi rempli avec honneur et fidélité leur haute mission et permis de préserver la souveraineté du Cameroun. » De l’éloge funèbre, lu pour la circonstance par le colonel, commandant la 41e Brigade d’infanterie motorisée (41e BRIM), Roger Kuitche, l’on retiendra que ces soldats, outre le fait que certains sont morts au cours d’affrontements avec la secte islamiste, d’autres sont des victimes de l’emploi des engins explosifs improvisés. La dernière trouvaille de Boko Haram. A ces soldats, le colonel Kuitche a dit la fierté de la Nation camerounaise. « Grâce à ces hommes couchés devant vous aujourd’hui, aucune parcelle de notre territoire n’est occupée par les membres de cette secte islamiste. Ils ont donné de leur vie pour la patrie » .
Lorsqu’a retenti la sonnerie aux morts, suivie de l’hymne national, l’émotion était de nouveau à son comble. Dans une brève déclaration à la fin de la cérémonie, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo’o a transmis aux familles les condoléances du président de la République, chef des armées. Le Mindef s’est ensuite voulu rassurant pour la suite des opérations sur le terrain : « Le chef de l’Etat a enfin demandé, de rassurer l’ensemble de nos forces de défense de sa détermination résolue à mettre à leur disposition, tous les moyens nécessaires permettant d’accroître leur efficacité pour que cette guerre, qui est juste, soit menée jusqu’à sa victoire finale» a-t-il indiqué. La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreux membres du gouvernement, de parlementaires et de nombreuses autres personnalités.
