Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a approuvé il y a quelques jours, la mise en place d’une force mixte multinationale pour lutter contre Boko Haram.
Cette force de 10 000 hommes sera constituée des pays du Bassin du Lac Tchad (Cameroun, Nigeria, Niger, Tchad) et auxquels va s’associer le Bénin. La force sera en partie financée par la communauté internationale. La mise en place de ce mécanisme traduit la solidarité et l’engagement des pays africains aux côtés de ceux des leurs (Nigeria, Cameroun, Tchad et Niger) qui sont la cible des terroristes de Boko Haram. Assurément, l’Afrique a pris la mesure de la menace Boko Haram et attend bien la juguler. Désormais, l’Union africaine (UA) attend que l’Organisation des Nations unies (ONU) adopte à son tour une résolution et surtout aide au financement de la force mixte multinationale africaine.
Visiblement, les terroristes vont trouver sur le chemin une réplique à la mesure de leur barbarie. La solidarité affichée dans cette lutte est d’autant plus nécessaire que, de son côté, Boko Haram s’est également trouvé un allié de poids : le groupe Etat islamique (EI). Ce groupe qui sévit en Syrie et en Irak bénéficie de moyens logistiques importants et d’une plus grande notoriété sur le plan international. Ces éléments sont déterminants pour tenter d’enrôler de nouveaux combattants. Du reste, la branche libyenne de l'EI fait de plus en plus parler d'elle. Et l’allégeance de Boko Haram à l’EI pourrait lui permettre de recevoir des renforts. Cela pourrait bien être le pari tenté par d'Abubakar Shekau et ses affidés qui font face à une coalition internationale déterminée. Dans les prochains jours, il sera simplement question pour les pays africains et partant la communauté internationale de continuer à se montrer ferme contre les terroristes. Et cette fermeté implique, outre les déclarations de bonnes intentions, des actes concrets et surtout une franche collaboration. En effet, si le principe d’une force mixte est acquis, le périmètre d’action de cette force reste flou. Il semble que le Nigeria ne voit pas toujours d’un œil bienveillant, qu’une coalition s’invite sur son territoire. Toujours est –il qu’on sait que le commandement de la force mixte sera basé à N’Djamena. Et c’est dans une synergie d’efforts que l’ennemi commun sera vaincu.
