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Dossier de la Rédaction

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Comment fonctionne la Finance islamique

Si les taux d’intérêt sont proscrits, certains mécanismes permettent néanmoins à la banque de réaliser des bénéfices.

C’est un peu le principe du crédit-bail. L’« Ijara », l’un des produits de la finance islamique, est l’équivalent du leasing, location-vente. Par lui, la banque loue un bien au client, une voiture par exemple, pour une durée déterminée avec option de vente à la fin du temps d’utilisation. « La vente de ce véhicule sera faite à prix résiduel », indique l’un des gestionnaires du guichet de la finance islamique à Yaoundé. Pas de taux d’intérêt direct appliqué au client donc, mais des bénéfices générés pour la banque. C’est en cela que réside la particularité de la finance islamique. En effet, depuis son ouverture en juin 2014, le guichet de la finance islamique, mini banque, accueille du monde. « Nous avons reçu beaucoup de personnes. Plusieurs d’entre elles avaient des idées reçues comme quoi, la finance islamique est une finance gratuite », affirme Youssoufa Bouba, directeur de la finance spécialisée à Afriland First Bank. La finance islamique, officiellement lancée le 20 février dernier, est basée sur les principes de l’Islam et interdit le versement ou la perception d’un intérêt. Elle est ouverte aussi bien aux musulmans qu’aux non musulmans.

« Une fois au contact de la réalité qui entoure le mode de financement, plusieurs personnes ont ouvert leurs comptes, d’autres non », ajoute le directeur de la finance spécialisée. L’idée c’est que, partant du principe que l’argent ne se vend pas, la finance islamique veut que l’investissement soit le seul principe du partage des profits et des pertes entre le client et la banque. Cela ne rime pas avec gratuité. La « Mourabaha », par exemple, est un contrat de vente d’un bien financé par la banque et majoré d’une marge bénéficiaire convenue entre la banque et le client. Ainsi, si le client souhaite acquérir un véhicule chez un concessionnaire, il doit se rendre au guichet de la finance islamique muni de la pro format et préciser le type de véhicule qu’il désire. Il peut même avoir négocié le prix au préalable chez le concessionnaire. La banque viendra acheter cette voiture pour lui. « Si le prix d’achat s’élève à 5 millions de F, la banque achète le véhicule afin que la propriété juridique lui revienne parce que l’Islam interdit de vendre un bien qu’on ne possède pas », explique Youssoufa Bouba. Par la suite, dit-il, la voiture est revendue au client avec une marge bénéficiaire. « A 5 500 000F par exemple et le client remboursera sur une échéance», poursuit-il. Contrairement aux services classiques où le client aurait contracté un prêt pour acquérir son véhicule, en finance islamique, c’est plutôt la banque qui s’occupe de l’achat du bien. « Nous évitons de donner de l’argent au client. L’Islam l’interdit », affirme le directeur.

Avec la « Mousharaka », la banque et le client financent une opération et assument conjointement le risque de leur participation. Une fois le projet arrivé à son terme, les profits et les pertes générés sont répartis entre le client et la banque selon le pourcentage de capital qu’ils ont chacun apporté. « Certains pensent que la banque ne perd jamais. Quand on gagne, on gagne avec le client et lorsqu’on perd, on perd également ensemble », insiste le banquier. Enfin, la « Moudaraba » est un fond d’investissement, un contrat entre un apporteur de capital financier et un entrepreneur. Le client met à la disposition de la banque des financements pour qu’elle investisse. A terme, les bénéfices ou pertes sont également partagés par les parties.

La finance islamique a commencé à se pratiquer au Cameroun avec la création en 2000 d’un compte de dépôt islamique pour la clientèle musulmane. Aujourd’hui, elle permet de financer des opérations de divers secteurs exceptés ceux dits « haram » c’est-à-dire illicite comme les armes, l’alcool, la cigarette…

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