Le maillot jaune a remporté hier une deuxième étape, entre Bafoussam et Foumban, en aller et retour.
Un homme porté sur les épaules par une population en liesse. C’est sans doute une des images fortes qu’on retiendra de la troisième étape du 12e tour cycliste du Cameroun, qui s’est courue hier, entre Bafoussam et Foumban, en aller et retour, sur une distance de 139km. A son arrivée à la place des fêtes du chef-lieu de la région de l’Ouest, le vainqueur de l’épreuve, Clovis Kamzong Abossolo, a reçu les honneurs et les acclamations dus aux grands guerriers de retour du front avec la victoire.
Il y a bien des raisons pour justifier cet accueil triomphal. La première, et incontestablement la plus saillante, c’est que la victoire de la flèche de SNH vélo club, qui par ailleurs, est maillot jaune depuis le début de la compétition samedi dernier, est perçue ici comme celle de tout le pays. Le héros du jour, beau joueur, n’avait même pas encore repris haleine qu’il a dédié son triomphe à l’effort collectif : « Je remercie mes équipiers, qui, dès le début de la course, ont pris les choses en main. Je n’ai alors eu qu’à attendre le bon moment, pour sortir des roues de mes concurrents. »
Dit comme ça, l’on pourrait croire que la partie a été aisée. Que non. Depuis l’étape Bafia-Bangangté, où sont apparues les premières difficultés en termes de collines, l’équipe nationale du Rwanda, avec son capitaine Abraham Ruhumuriza, a démontré de grandes dispositions sur ce genre de terrain. C’est d’ailleurs un des leurs, Emile Binyunimana, qui est sorti dimanche, vainqueur de cette deuxième étape. Il était donc question pour les 18 Camerounais en lice d’en tirer des leçons, pour peaufiner une stratégie de groupe, avant d’affronter la route de Foumban, avec sa redoutable côte, entre la localité de Mangoum et Bafoussam. C’est à ce niveau-là que, selon les spécialistes, la course s’est jouée.
Une autre satisfaction, c’est l’écart au classement, désormais porté à une minute, entre le leader et son poursuivant immédiat, le Burkinabè Rasmané Ouedraogo. En attendant l’étape cruciale entre Douala, Buéa et Limbe, un autre parcours parsemé de collines, une lueur d’espoir éclaire déjà le camp camerounais. Celui de pouvoir conserver la prestigieuse tunique jaune, jusqu’à l’arrivée finale de la compétition, le 22 mars prochain. Une espérance partagée par le sultan, roi des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya, qui, au passage de la caravane du tour, est sorti de son palais pour donner son onction à tous ces jeunes gens engagés dans la compétition. L’étape de ce mardi est prévue sur le tronçon Bafang-Mbanga, sur 122,5 km.
