Relèvement du PIB, retour de la sécurité et des déplacés, et reprise des activités commerciales, sont les signes de cette embellie. Au fur et à mesure que l’on s’achemine vers le Forum de réconciliation nationale annoncé pour mi-avril prochain, la vie reprend progressivement son cours normal en Centrafrique. Certes, ce n’est pas encore la vitesse de croisière, mais bien des signes indiquent que le pays se relève  doucement de ce feuilleton douloureux de son histoire. S’exprimant en début du mois de mars courant à Bangui, lors d’une session ordinaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), le vice-gouverneur Mahamat Taîr Nguilid a salué la hausse du Produit intérieur brut (PIB) de la République centrafricaine, qui est passé de -0,37% en 2013 à 1,6% aujourd’hui.  Le numéro 2 de la BEAC justifie cette embellie par le retour croissant de la sécurité dans le pays et fait savoir que la courbe devra connaître une progression avec le retour progressif de l’administration sur toute l’étendue du territoire, la reprise des activités minières, forestières et agricoles. «L’économie centrafricaine se portera très bien au courant de cette année. Ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans », a-t-il déclaré.

Avec le soutien des forces internationales, la police nationale est de plus en plus visible à Bangui. La réouverture des commissariats et des brigades de gendarmerie à travers le pays est chaleureusement accueillie par les populations. Au quartier kilomètre 5, véritable Far-West durant la crise, une embellie est visible à travers un regain d’activités dans les marchés et des échoppes qui fleurissent. A cause du climat d’insécurité, des milliers de Centrafricains ont dû fuir les combats pour se réfugier dans d’autres localités du pays ou dans les pays voisins. Avec la relative accalmie, on note un retour sans cesse croissant des populations déplacées. A titre d’illustration, d’après Aliou Ousseini, un imam centrafricain, dix mosquées ont à nouveau ouvert leurs portes.