Les principaux candidats à la présidentielle ont à cœur l’amélioration des conditions de vie des populations, mais surtout le rétablissement de l’intégrité de l’Etat.
Ils sont quatorze candidats en course pour le fauteuil présidentiel samedi prochain. Le discours varie d’un candidat à un autre. Chacun y va de son programme de société et de ses promesses pour s’attirer la sympathie des électeurs. De toute cette panoplie de candidats, émergent deux têtes d’affiche. Goodluck Ebele Jonathan, candidat sortant, et Muhammadu Buhari, ancien président du Nigeria, font figure de super favoris dans une compétition qui s’annonce serrée. Le premier, candidat du Parti démocratique populaire (PDP) au pouvoir, est au coude-à-coude avec le second, adoubé par le All Progress Congress (APC), principal parti de l’opposition. A Abuja, Lagos, Ibadan, Enugu, Jos ou Kano, les principales villes du pays, les deux adversaires se livrent une campagne à l’américaine marquée par un déploiement de gros moyens mis en jeu. Au Nigeria, le duel est qualifié de match-retour. Les deux hommes s’étant déjà affrontés à la présidentielle de 2011.
Pour le président-candidat, le discours porte principalement sur le «Programme de transformation du pays». Basée sur le slogan «Good work», («Bon travail») en français, la campagne de Goodluck Jonathan tourne autour du statut de première puissance économique dont jouit le Nigeria aujourd’hui sous sa houlette. «Du bon travail en cours. Votez pour le bon travail», peut-on lire sur la pléthore de banderoles et de pancartes à sa gloire. En cas de réélection, il promet de poursuivre son vaste programme d’infrastructures engagé depuis son accession à la magistrature suprême. Au sujet de la lutte contre Boko Haram, il fait des localités reconquises aux mains de la secte islamiste de véritables trophées de guerre et de propagande politique qu’il brandit fièrement pour convaincre les électeurs de sa détermination à venir à bout des insurgés. Mais, son camp ne manque pas de jeter quelques pics au passage à l’adversaire. Pour le PDP, Muhammadu Buhari est un «véritable désastre» pour le Nigeria.
En face, l’on promet le rétablissement de l’intégrité du territoire en venant à bout de Boko Haram, de combattre la corruption rampante et de réinstaurer l’autorité de l’Etat. Pour les partisans de Buhari, le pays sort d’ «un mandat d’échecs». «Le Nigeria est la République des promesses non-tenues», lancent-ils en réponse aux victoires économiques revendiquées par Goodluck Jonathan. Général d’armée à la retraite, Muhammadu Buhari ne s’empêche pas de brandir la victoire remportée contre l’indiscipline et l’insécurité dont il a fait des priorités du temps où il était à la tête du pays entre 1983 et 1985.
