La CEDEAO propose le report du scrutin présidentiel au 25 avril prochain. Ce n’est certainement pas de gaieté de cœur que le chef de l’Etat ghanéen, John Dramani Mahama, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a fait cette suggestion, à quelques jours du début de la campagne pour la présidentielle.
Le président en exercice de la CEDEAO y est parvenu, avant-hier, après avoir écouté tous les candidats en course pour la présidentielle ainsi que le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Chacun des protagonistes a exprimé sa préoccupation. Jean-Pierre Fabre du Combat pour l’alternance politique en 2015 et Aimé Gogué de l’Alliance pour la démocratie et le développement intégral ont estimé que leurs partis politiques ne sont favorables qu’à un scrutin transparent. Mohamed Tchassona Traore du Mouvement citoyen pour la démocratie et Gerry Tama du Nouvel engagement ont insisté sur la crédibilité du processus électoral. La CENI, pour sa part, a promis d’organiser un scrutin équitable.
La proposition de la CEDEAO, de reporter l’élection initialement prévue le 15 avril, coule donc de source. Loin de porter préjudice à quiconque, cette position claire et sans équivoque montre que le processus électoral togolais n’est pas encore parfaitement huilé et qu’il est judicieux d’y apporter quelques corrections. Les corrections sont notamment liées au nouveau toilettage du fichier électoral et au renforcement des mesures d’équité et de transparence pour assurer la crédibilité du scrutin. La reprise en main du processus électoral est possible en dix jours. Les différents acteurs du processus électoral savent à quoi s’en tenir. Eux qui ont souhaité ce report savent qu’ils doivent mettre tout en œuvre pour déboucher sur un scrutin crédible et montrer que le report de dix jours est réaliste. Le Togo devrait, en principe, œuvrer dans la direction souhaitée par l’organisation sous-régionale pour rassurer l’opinion nationale et internationale, consolider la démocratie togolaise et apaiser le climat socio-politique. Des grèves de la Synergie des travailleurs ont perturbé, ces dernières semaines, la vie de la nation. Les discussions avec le gouvernement sur les revendications des travailleurs sont au point mort. Du côté de l’opposition, les querelles intestines font rage. De même, les différents camps se font la guerre par médias interposés. Il ne faut pas en rajouter. D’où l’idée de surmonter les désaccords et œuvrer pour une présidentielle apaisée et crédible.
