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Dossier de la Rédaction

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Théâtre: Ne me parle plus d’amour…

La compagnie « Entre Noir & Blanc » est revenue sur le déchirant sentiment à travers deux textes de Sony Labou Tansi.



Il n’y a pas d’amour heureux, poétisait Aragon, Brassens le reprenait en chanson. La compagnie « Entre Noir & Blanc » en a saisi l’essence pour un diptyque théâtral, « Amour quand tu nous prends », adapté de deux textes de l’écrivain, poète et dramaturge congolais Sony Labou Tansi : « Le Quatrième côté du triangle » et « Le Point-virgule ». C’était le 20 mars 2015 à l’Institut Français du Cameroun, antenne de Douala. Pour jouer les deux monologues, elle Française, Juliette Laurent, lui Congolais, Jean-Felhyt Kimbirima, également metteur en scène de la pièce. Une représentation à l’occasion de la journée mondiale de la francophonie et de la célébration de l’écriture de Labou Tansi, dont 2015 marque le 20e anniversaire de la mort.

Kimbirima exploite le verbe ravageur et le rythme haletant de la parole chez son illustre compatriote disparu, tout en laissant de côté cette empreinte politique qui a marqué l’œuvre de Sony Labou Tansi. Pour ne retenir que le plus intime de l’être : ses émotions. Ici, il est question d’amour, d’infidélité, de sexe, de jalousie, de désespoir, de sentiments exacerbés, entre l’épouse bafouée et ses envies de meurtre qui finiront par le suicide du conjoint trompeur-aimé-honni d’un côté. De l’autre, le mari cocu (rongé par le doute) et ses désirs de crime passionnel, assouvis à la fin.

Dans un espace de jeu qui dépasse la seule limite de la scène, on ne regarde plus une pièce de théâtre préparée pendant six mois, on est dans l’action. Ce n’est pas un comédien, mais un proche qui nous conte ses déboires, tellement le jeu est convaincant. Un proche qui ne tient pas en place. Dans un décor minimaliste. Six chaises pour Juliette, Gracia incarnée, dans « Le Quatrième côté du triangle ». Un tabouret pour Jean-Felhyt, dans la peau de Zenouka pour « Le Point-virgule ». Pourtant, plus que d’inanimés accessoires, ce sont des objets théâtraux dynamiques qui s’adaptent, au gré de la narration.

Zenouka tue un homme. A coups de fusil. Il y restera aussi. Son antagoniste l’assassine. A coups de mots (il dit être l’amant de sa femme). Zenouka, ce n’est plus qu’un spectre. Ses sous-vêtements blancs en témoignent. Une ambiance de mort présente dans le costume de Gracia aussi, vêtue de noir pour son monologue. Elle porte le deuil de son amour. Une nuisette. Des costumes légers, chez l’un comme chez l’autre, qui au-delà du caractère intime de l’intrigue, mettent à nu la vulnérabilité des êtres. Dans un face-à-face perpétuel où on se parle sans communiquer.


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