Cette structure devrait être propriétaire de l’infrastructure ferroviaire, et prendre des décisions en matière d’aménagement et de maintenance.
Le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) vient de lancer un avis d’appel à manifestation d’intérêt, pour la présélection des cabinets d’études, en vue de l’audit de la convention de concession de l’exploitation de l’activité ferroviaire avec le groupe Bolloré Africa logistics via la société Cameroon railways (Camrail). L’avis d’appel d’offre publié le 23 mars dernier souligne que « cet audit permettra d’alimenter les travaux en vue de la création d’une société de patrimoine de chemin de fer au Cameroun », entre autres. Aussi, le consultant sélectionné devra, au terme de ses interventions, formuler des recommandations dans ce sens. C’est donc toute une réforme, jugée nécessaire du côté du Minepat, étant entendu que l’Etat compte libéraliser le secteur du transport ferroviaire et ainsi ouvrir la voie à d’autres exploitants. La société de patrimoine est encore loin de voir le jour. Mais, déjà, comparativement à d’autres pays, notamment la France, un expert du secteur estime qu’« une fois mise en place, la société de patrimoine sera propriétaire de l’infrastructure et devra décider en matière d’aménagement, de développement et de valorisation du réseau. La question de maintenance pourrait également être de son ressort ou des structures exploitantes ».
La société de patrimoine devrait fonctionner sur les redevances de l’utilisation des voies et des subventions de l’Etat. L’idée de cette réforme, pense notre informateur, « est de rendre plus transparentes les relations financières entre l’Etat et l’entreprise ferroviaire qui exploite le chemin de fer. Il est évidemment question d’assainir le secteur, de rentabiliser les investissements et de permettre l’arrivée de nouveaux exploitants dans des conditions non-discriminatoires. »
Aujourd’hui, le réseau ferroviaire du Cameroun est exploité exclusivement par Camrail sur près de 1 000 km de voie principale et 38 gares. La société se déploie sur trois lignes : la ligne de l’Ouest (Douala-Kumba), 92 km ; le Transcam I (Douala- Yaoundé), 265 km et le Transcam II (Yaoundé-Ngaoundéré), 653 km. Aussi, assure-t-elle la maintenance de ces différentes voies avec le concours de prestataires indépendants. Par ailleurs, le Cameroun compte plusieurs projets de développement de l’infrastructure ferroviaire en gestation. D’abord, en termes de renouvellement de la voie ferrée, les axes Batchenga-Ka’a, Douala-Yaoundé et Pangar-Ngaoundéré sont en projet. Ensuite, concernant les nouvelles lignes, l’on attend les tracés Edéa-Kribi, Douala-Limbé et Ngaoundéré-N’Djamena.
