L’assassinat de la procureure, Joan Kagezi, en charge des attentats  de  Kampala, lundi,  dans la capitale ougandaise montre que les shebab n’ont pas encore capitulé en dépit de la traque des  forces coalisées.   Ce crime crapuleux est d’autant plus embarrassant qu’il survient quelques jours après le début du procès  des trois attentats à la bombe qui avaient fait 76 morts à Kampala, en 2010,  le jour de la finale de la coupe du monde  et avaient été revendiqués par les shebab .

S’il est  évident que le meurtre de la célèbre magistrate a suscité l’exaspération  en Ouganda, en Somalie et au Kenya en  croisade contre les insurgés, il est surtout établi que cet assassinat renforce la détermination de ces pays à intensifier le combat contre ces extrémistes. C’est donc à dessein que l’Ouganda a renforcé ses mesures  de sécurité  tout en appelant à intensifier le combat  contre les shebab . En s’attaquant à  ce pays, les shebab  cherchent  à  émousser l’enthousiasme de l’un des Etats fortement engagés dans le combat contre ce groupe terroriste qui cherche essentiellement à déstabiliser  la  Somalie.  Ils  ne peuvent, toutefois, pas ébranler l’Ouganda pas plus qu’ils n’ont pas pu refroidir le Kenya, fer de lance de la lutte contre les shebab   dans le cadre de la Force  de  l’Union africaine en Somalie(AMISOM).

L’AMISOM, qui mène une lutte sans merci contre les  shebab, a  poussé ceux-ci  vers l’arrière pays. Même si, de temps en temps, le groupe terroriste  réussit à s’infiltrer dans la capitale Mogadiscio  pour y  perpétrer des attentats. La stratégie régionale et continentale de lutte contre le groupe terroriste  a également permis aux troupes somaliennes appuyées par l’AMISOM  de reconquérir notamment  les villes de Buulomareer, Golweyne, Jerlio et Kunturwaarey .Il est désormais question de lancer une offensive  contre le port de Barawe qui constitue la principale source de revenus des shebab   . Parallèlement à la stratégie globale, chaque pays en croisade contre les shebab mène des actions d’intensification de lutte visant à mettre ce groupe terroriste hors d’Etat de nuire. C’est dans ce sens que  la Somalie a annoncé une récompense pour quiconque  fournira des informations permettant de capturer l’islamiste Ahmad  Omar qui a pris  la direction des shebab après de la mort d’Ahmed Abdi Godane tué en septembre dernier à la suite d’une frappe aérienne. C’est dans la  même logique que les autorités kenyanes ont procédé récemment à la fermeture  de certaines mosquées dont les prédicateurs radicaux étaient liés aux shebab et servaient de bases  à la préparation d’attaques terroristes.